Kordjé Bedoumra
Directeur du département Eau et Assainissement de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Facilité africaine de l’eau.
Publié le 18 février 2008 Lecture : 1 minute.
1 Jeune Afrique : Le Conseil des ministres africains de l’eau et la Banque africaine de développement (BAD) organisent prochainement la première Semaine africaine de l’eau. Beaucoup de rendez-vous sont déjà organisés sur ce thème. Pourquoi en ajouter un nouveau ?
Kordjé Bedoumra : Jusqu’à présent, les problématiques étudiées se sont surtout limitées aux questions de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Pour la première fois, nous voulons aborder la question de l’eau sous un angle plus large, prenant en compte l’agriculture, l’alimentation, l’électricité, etc. Il s’agit de réfléchir à la façon de sécuriser la ressource en Afrique, préalable indispensable à tout développement économique et social du continent.
2 Les questions d’accès à l’eau potable et à l’assainissement sont pourtant loin d’être réglées, si l’on en croit le constat dressé à mi-parcours des Objectifs du millénaire pour le développement.
Effectivement, 300 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’eau potable en Afrique, et le manque d’assainissement continue d’avoir de graves conséquences sur la santé des gens. Les OMD restent donc au centre de nos priorités. Mais la problématique de l’eau ne se limite pas seulement à ces deux questions. Elle conditionne l’ensemble des activités humaines. Nous devons aller vers une gestion plus intégrée de la ressource en eau.
3 Laissez-vous entendre que les OMD manquent d’ambitions ?
Non, les OMD ont donné un cadre qui a permis de mobiliser la communauté internationale, de sensibiliser les populations et d’attirer les investissements. Mais l’urgence est globale. Vous rendez-vous compte que l’Afrique ne peut mobiliser actuellement que 4 % des 5,4 milliards de m3 d’eau disponibles sur le continent ? Par comparaison, les pays développés peuvent stocker entre 70 % et 90 % de leur ressource en eau, et les pays asiatiques jusqu’à 40 %…
