Insécurité… alimentaire
Le rapport annuel de l’Institut national de sécurité sociale évalue à 20 % le nombre de foyers israéliens frappés par la pauvreté.
Publié le 18 février 2008 Lecture : 1 minute.
Contrairement aux pays arabes, Israël n’a pas fait de la pauvreté une question taboue. Le sujet fait la une des journaux et des sites Internet : « Famine en Israël », « un demi-million d’enfants vivent dans la pauvreté », « Israël devance l’Occident en matière de pauvreté » Tels sont quelques-uns des titres de la presse qui commente en long et en large les rapports annuels sur la pauvreté publiés par l’Institut national de sécurité sociale. Le dernier en date ne fait pas exception. « La pauvreté ne cesse d’augmenter. Le pire, c’est que l’on ne peut pas venir en aide à tous », a déclaré, le 7 février, Milcah Benziman, directeur des services sociaux de la fondation caritative Yad Eliezer, à notre confrère britannique le Financial Times.
Le nombre de pauvres augmente de plus de 100 000 par an. Il risque d’atteindre 1,8 million à la fin de cette année, contre 1 million en 1998. Sont considérés comme pauvres les foyers qui gagnent moins de 1 000 shekels (190 euros) par mois pour un couple avec quatre enfants. La pauvreté frappe surtout les juifs ultraorthodoxes (qui consacrent plus de temps à la prière qu’au travail), les Arabes (qui sont le plus touchés par le chômage) et les nouveaux immigrants.
Ce fléau concerne quelque 400 000 familles, soit 20 % des foyers, une nette dégradation par rapport à la situation de 1998 (300 000 familles, 17,5 % des foyers). Plus de 700 000 enfants sont touchés (36 % du nombre total d’enfants israéliens), contre 440 000 en 1998 (22 %). Cette aggravation de la misère est « une honte pour l’État d’Israël » et constitue « une menace pour la poursuite de la croissance », selon le rapport du Conseil économique (2007). L’opinion israélienne ne s’y est pas trompée, qui place la lutte contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté en tête de ses préoccupations, loin devant le processus de paix avec les Palestiniens !
