Des Allemands à Lomé
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Le 10 février, pour la première fois depuis quinze ans, une délégation officielle allemande a foulé le sol togolais. L’événement a pris ici une importance telle que, plusieurs jours après le départ de la délégation conduite par le ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier, Frank-Walter Steinmeier, la presse locale continuait de le commenter. Tenu à l’écart par les pays européens (à l’exception de la France) au lendemain de la répression sanglante d’une manifestation de l’opposition, le 25 janvier 1993 (26 morts), le Togo, dont la dette extérieure avoisine 1 000 milliards de F CFA (152 millions d’euros), compte beaucoup sur l’Allemagne, autrefois son deuxième partenaire, pour être son avocat auprès des institutions financières et lui faciliter l’accès à des programmes de développement. Le soutien allemand est toutefois conditionné à la mise en uvre de l’Accord politique global (APG) conclu en août 2006 et à la poursuite du dialogue politique. Quelques jours avant l’arrivée des Allemands, des représentants du gouvernement et de l’opposition parlementaire (qui compte 31 députés sur 81) se sont d’ailleurs rencontrés pour discuter de la future loi définissant le statut de l’opposition.
Enfin, même si la question n’a pas été abordée avec Steinmeier, le sort des réfugiés politiques reste une préoccupation majeure pour de nombreux Togolais installés en Allemagne (ils sont environ 13 000). Ces derniers redoutent que les autorités allemandes prennent prétexte de l’amélioration du climat politique entre les deux pays pour refuser le renouvellement de leur permis de séjour. Jusqu’en 1995, les Togolais entraient en Allemagne sans visa.
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