Construire le « Tanger-Med » du ciel

Face à la croissance du trafic aérien, l’Office national des aéroports investit et se modernise. Il nourrit une grande ambition : devenir la plateforme de fret du Maghreb.

Publié le 18 février 2008 Lecture : 2 minutes.

Le plan d’investissement de 600 millions d’euros engagé sur la période 2004-2007 par l’Office national marocain des aéroports (Onda) devient concret. Inauguré en septembre, le nouveau terminal de Casablanca n’est que l’avant-goût d’un ambitieux programme de développement. D’autres chantiers entrepris à Marrakech, Tanger, Essaouira et Dakhla se termineront dans les prochains mois. En attendant Oujda et Al-Hoceima en 2009. « En quatre ans, la capacité des aéroports est passée de 12 à 22 millions de passagers, commente Abdelhanine Benallou, directeur général de l’Office. Nous espérons dépasser les 30 millions dans les années à venir. »

Davantage de transit à Casa
L’objectif est triple : soutenir la stratégie touristique du Maroc, qui vise les 10 millions de visiteurs en 2010, intégrer le pays à l’espace aérien européen et faire face à l’arrivée de nouvelles compagnies. Depuis la signature, fin 2006, de l’accord d’open sky avec l’Europe, les compagnies low cost se multiplient dans le ciel marocain et les fréquences des liaisons aériennes s’intensifient. Comme les investissements engagés par l’Onda, à raison de 220 millions d’euros par an d’ici à 2012. Au-delà du développement des aéroports, l’Office ambitionne de faire de Casablanca le « hub » de toute la région. Un hub passagers, tout d’abord, avec l’aéroport Mohammed-V. À moins de huit heures de plus d’une centaine de destinations, il jouit d’un positionnement stratégique qu’Abdelhanine Benallou entend exploiter au maximum : « Le nombre de passagers en transit représente aujourd’hui un tiers des voyageurs. Nous voulons porter cette proportion à deux tiers en 2012. »
Mais son principal projet concerne le fret. Il veut faire de Casablanca la première plate-forme cargo de la région. Un aéroport où les gros-porteurs du monde entier viendraient répartir leur cargaison vers le Maroc ou les pays voisins. L’endroit a déjà été choisi. Il s’agit de l’aéroport militaire désaffecté de Benslimane, au nord de la capitale économique. L’étude de faisabilité sera bientôt achevée. Reste à trouver les partenaires Car l’Onda ne tient pas à se lancer seul dans l’aventure et encore moins à assurer la gestion de ce « Tanger-Med » de l’aérien. Des discussions ont déjà eu lieu avec le groupe Al-Hail de Dubaï, mais aucun engagement n’a encore été pris.

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Ouvrir le capital au privé
Comment les partenaires seront-ils sélectionnés ? En fonction de leur positionnement sur le marché du fret aérien et, bien sûr, des montants qu’ils seront prêts à investir « Nous visons à créer avec eux une coentreprise, précise Abdelhanine Benallou. Un tel projet nécessite l’implication de plusieurs distributeurs de marchandises et d’opérateurs cargo au niveau international. C’est pour cela que l’on ne veut pas enfermer cette réflexion dans un processus d’appel d’offres administratif qui pourrait en décourager plus d’un. Nous voulons garder toutes les ouvertures possibles. » Pour démontrer sa volonté d’avancer, Benallou confirme que la phase de contrôle et d’accompagnement nécessaire à la transformation de l’Office en société anonyme est pratiquement achevée. Il se donne encore un an avant de soumettre à son ministère de tutelle ce changement de statut et l’ouverture partielle du capital au privé.

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