Le Ghana s’apprête (malgré tout) à recourir aux marchés financiers internationaux

Le Ghana a retenu les banques d’affaires britanniques Barclays et Standard Chartered, ainsi que l’allemand Deutsche Bank en tant que conseillers de transaction pour l’émission de son eurobond 2014. Le montant de cette émission devrait se situer entre 1 milliard et 1,5 milliard de dollars.

En 2007, le Ghana a été le premier pas d’Afrique subsaharienne, après l’Afrique du Sud, à émettre un eurobond. © Guido-Sohne

En 2007, le Ghana a été le premier pas d’Afrique subsaharienne, après l’Afrique du Sud, à émettre un eurobond. © Guido-Sohne

Publié le 30 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement ghanéen a retenu comme conseillers de transaction pour l’émission de son eurobond 2014 les banques d’affaires britanniques Barclays et Standard Chartered, ainsi que l’allemand Deutsche Bank. L’annonce a été faite ce vendredi 30 mai par Seth Terkper, ministre des Finances du Ghana, rapporte l’agence Reuters. Le montant de cette émission d’obligations libellées en devises américaines devrait se situer entre 1 milliard et 1,5 milliard de dollars.

« Bien que l’équipe en charge de la transaction commencera son travaillera préparatoire immédiatement, a tenu à préciser Cassiel Ato Forson, le vice-ministre des Finances du pays, le gouvernement ghanéen continuera de suivre le marché afin de déterminer une fenêtre d’exécution [date d’émission, NDLR] appropriée », note l’agence de presse.

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En 2007, le Ghana avait été le premier pays d’Afrique subsaharienne, après l’Afrique du Sud, a faire le pari des marchés financiers internationaux. Accra avait alors levé 750 millions de dollars, pour des obligations d’une maturité de 10 ans, à un taux d’intérêt de 8,5 %. Le pays a de nouveau fait appel aux marchés internationaux en 2013 pour lever un milliard de dollars, à un taux légèrement inférieur à celui de 2007 (7,875 %), profitant notamment de l’euphorie suscitée par le début de l’exploitation pétrolière aux larges de ses côtes.

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Contexte délicat

Le nouveau recours du Ghana aux marchés financiers internationaux, prévu pour le second semestre 2014, intervient toutefois dans un contexte très différent, en raison notamment de la dégradation de la situation macroéconomique du pays. Le déficit budgétaire dépasse désormais 10% du PIB, les comptes publics ayant été fortement grevés par une hausse de près de 75% des salaires publics au cours des deux derniers années. Depuis janvier, la monnaie nationale, le cédi, s’est dépréciée de 27% face au dollar.

Ces mauvaises performances macroéconomiques ont un impact négatif sur la signature du pays. La plus récente émission obligataire du Ghana (des obligations d’une maturité de trois ans), finalisée le jeudi 29 mai, a permis à Accra de lever 372,5 millions de cédis (environ 124,6 millions de dollars) mais à un taux d’intérêt de 24,44%.

Coût de l’endettement

Dans une interview accordé au Financial Times, Seth Terkper a justement mis en avant le coût de l’endettement à court terme sur les marchés locaux pour expliquer la détermination du pays à se financer sur les marchés internationaux. « Nous voulons financer notre budget d’investissement avec des instruments à long terme, a-t-il déclaré. Une des origines de notre déficit budgétaire actuel se trouve dans les taux d’intérêt élevés que nous devons payer pour financer nos projets avec de la dette à court terme. »

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