Le FMI met en garde les pays africains sur les risques de la dette souveraine
Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde les pays africains à propos de leurs émissions obligataires. Selon sa directrice générale, Christine Lagarde, ces derniers risquent de surcharger leurs économies avec trop de dettes et de faire dérailler l’excellente conjoncture économique de la région.
« Les émissions obligataires représentent un financement supplémentaire, mais accentuent la vulnérabilité », a déclaré Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) dans une interview au Financial Times. Les pays d’Afrique subsaharienne ont bénéficié au cours des cinq dernières années de l’appétit des investisseurs pour le rendement grâce à des politiques monétaires ultra-accommodantes aux États-Unis, au Japon et en Europe.
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Mais Christine Lagarde a prévenu que les investisseurs commençaient à exiger des taux d’intérêt plus élevés pour détenir de la dette de certains pays africains, signe que le marché est devenu de plus en plus prudent quant à la hausse des déficits budgétaires. Des pays comme la Zambie, dont l’économie repose sur la production de minerais, se trouvent par conséquent plus exposés au risque. Lusaka a vu le taux de son emprunt grimper de 5,63% en 2012 à 8,63% au début du mois d’avril.
Frénésie d’emprunt
La frénésie d’emprunt a augmenté le niveau de la dette publique, qui, selon le FMI, va atteindre un plus haut de 10 ans à 35 % du PIB en 2014. Le niveau d’endettement moyen au sud du Sahara, s’il se situe en deçà de 40 % en moyenne, augmente depuis la crise financière, notamment parce que les deux tiers des pays subsahariens ont mené des politiques de relance budgétaire.
Le FMI prévoit que les déficits budgétaires en Afrique subsaharienne atteindront 3,3% du PIB en 2014 contre 2,5% en 2004. Par exemple, au Ghana, la situation financière du pays s’est effondrée : le déficit a même dépassé 10% en 2012.
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L’Afrique subsaharienne face au spectre des déficits
Plusieurs États du continent ont franchi ce seuil au moins une fois au cours des quatre dernières années : le Botswana, l’Égypte, l’Érythrée, le Liberia, São Tomé, la Guinée… Si bien qu’en 2013, seuls six pays africains sont en excédent budgétaire.
Une transformation capitale en Afrique
En dépit de ces risques, le FMI dépeint une perspective relativement optimiste à court terme pour la région. Dans une note semestrielle, publiée le mois dernier, l’institution a déclaré que la croissance économique allait s’accélérer cette année à 5,4 %, contre 4,9 % en 2013. « Nous assistons à une transformation capitale en Afrique, a déclaré Christine Lagarde au FT. Nous avons observé une croissance significative, une réduction certaine de la pauvreté et une amélioration de l’alphabétisation ».
Et les investisseurs étrangers semblent toujours désireux de placer leur argent sur le continent. La Banque africaine de développement prévoit ainsi que les flux de portefeuille et d’investissements direct étrangers atteindront un niveau record de plus de 80 milliards de dollars en 2014.
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