Kerfalla Yansané : « La mine du Simandou pourrait démarrer fin 2018 »

La Guinée a signé, le 26 mai, le cadre d’investissement du mégaprojet minier du Mont Simandou, au Sud-Est du pays, piloté par Rio Tinto. Doté de réserves estimées à 2,25 milliards de tonnes de minerai à haute teneur en fer, il pourrait produire 100 millions de tonnes à pleine capacité. Kerfalla Yansané, ministre des Mines et de la Géologie de Guinée, a accordé un entretien à « Jeune Afrique ».

Kerfalla Yansane est le ministre des mines et de la géologie guinéen. © Vincent Fournier pour J.A.

Kerfalla Yansane est le ministre des mines et de la géologie guinéen. © Vincent Fournier pour J.A.

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Publié le 29 mai 2014 Lecture : 3 minutes.

Le cadre d’investissement du mégaprojet minier du Mont Simandou a été signé le 26 mai par la Guinée. Mené par le groupe Rio Tinto, le projet a des réserves estimées de 2,25 miliards de tonnes de minerai à haute teneur en fer, et pourrait produire 100 millions de tonnes à pleine capacité. Kerfalla Yansané, ministre des mines et de la géologie de Guinée, revient sur ses modalités et sur les prochaines étapes du calendrier.

Propos recueillis par Christophe Le Bec

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Jeune Afrique : Êtes-vous satisfait du cadre d’investissement que vous venez de signer avec Rio Tinto ?

Kerfalla Yansané : Oui, nous sommes satisfaits. Après l’accord transactionnel en 2011 avec Rio Tinto [qui a payé 700 millions de dollars à l’État guinéen pour obtenir la confirmation de ses droits sur les blocs 3 et 4], ce cadre de financement signé le 26 mai permet un alignement de sa convention minière par rapport à celles des autres projets miniers du pays. Ses avantages – fiscaux notamment – ont été réduits. Et cette signature marque une nouvelle étape dans l’avancement du projet.

Le projet devrait pouvoir entrer en production fin 2018, avec trois ans de retard par rapport à ce qui était escompté initialement.

L’infrastructure servira à différents usagers, et pas seulement à Rio Tinto. Ce dernier a été difficile à convaincre ?

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C’est vrai, la compagnie aurait souhaité avoir l’exclusivité de l’utilisation de la ligne ferroviaire et du port, pour que ses activités ne soient pas perturbées par celles des autres groupes miniers. Cétait une exigence du gouvernement que les infrastructures soient à la fois multi-usagers, mais aussi multi-usages. Ils ont compris notre point de vue. La voie ferrée pourra ainsi servir à transporter des produits agricoles et des passagers, et pas uniquement des minerais. Nous nous sommes accordés avec Rio Tinto sur un système de régulation, par lequel l’État aura son mot à dire.

Quel est le calendrier de la suite du projet ?

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Le projet devrait pouvoir entrer en production fin 2018, avec trois ans de retard par rapport à ce qui était escompté initialement, lors de la signature de l’accord transactionnel avec Rio Tinto en 2011. L’étude de faisabilité va préciser cette date de démarrage.

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Quel impact auront des affaires judiciaires autour des blocs 1 et 2, auparavant détenus par BSGR, du controversé Beny Steinmetz, sur le projet piloté par Rio Tinto, détenteur des blocs 3 et 4 ?

Il n’y a aucun lien juridique, financier ou opérationnel entre les deux dossiers. Rio Tinto nous a d’ailleurs envoyé une lettre indiquant qu’il n’entreprendrait aucune action contre nos décisions d’attribuer les blocs 1 et 2 à un nouvel opérateur, quel qu’il soit. S’il s’est lancé dans une procédure d’arbitrage à New-York, c’est dans le but d’obtenir une compensation financière en tant que victime de manœuvre frauduleuse. C’est une affaire qui est en dehors de notre contrôle.

Comment comptez-vous relancer l’exploitation de ces mines, retirées à BSGR, et à son partenaire Vale ?

Nous allons tout simplement lancer un nouvel appel d’offre sur les blocs 1 et 2. Ils seront réattribués en toute transparence, certainement d’ici la fin de l’année 2014, nous sommes en train de préparer le cahier des charges. Nous sélectionnerons la société la plus sérieuse, à même de mener à bien ce projet. Nous voulons aller vite car le démarrage de cet autre projet dans la région, permettra de répartir les coûts des infrastructures, dont la construction est pilotée par Rio Tinto.

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