Oublions le passé
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Certains étaient convaincus que la visite officielle en France (11-14 décembre) du président djiboutien Ismaïl Omar Guelleh (IOG) – et notamment sa rencontre avec Nicolas Sarkozy – serait exclusivement consacrée à l’affaire Borrel, du nom de ce magistrat français mort dans des circonstances obscures à Djibouti, en 1995 (les noms de deux responsables djiboutiens de haut rang y sont cités). Cela n’a pas été le cas. L’affaire a certes été évoquée par Guelleh et Sarkozy, le 11 décembre à l’Élysée, mais avec l’objectif qu’elle cesse d’empoisonner les relations bilatérales. Le président français ayant réaffirmé l’indépendance de la justice de son pays, « IOG » lui a répondu par une question : « En cas de dysfonctionnement de sa part, quel pourrait être notre recours sinon les plus hauts responsables de l’État ? » Et les deux hommes sont vite passés à autre chose. L’affaire Borrel est en cours d’examen par la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye, qui devrait rendre son verdict en janvier prochain.
« La coopération économique avec les Français étant depuis longtemps en panne, nous ne les avons pas attendus », commente un membre de l’entourage de Guelleh. De fait, des sociétés arabes ont investi plus de 500 millions de dollars dans l’économie djiboutienne, somme considérable pour ce minuscule pays dépourvu de toute richesse, hormis sa position géostratégique. Mais le gouvernement ayant adopté une stratégie de développement ambitieuse, de nombreux contrats restent à décrocher, qu’il s’agisse de la réhabilitation de la ligne de chemins de fer Addis Abeba-Djibouti, pour laquelle le groupe Bolloré semble en excellente position, de la construction d’une usine de dessalement de l’eau de mer ou de la réalisation d’installations portuaires à Tadjourah et sur les rives du lac Assal.
Fidèle à sa réputation, Sarkozy a insisté auprès de Guelleh pour l’instauration entre eux d’une relation plus personnelle. « Venez alors à Djibouti ! » a répliqué IOG. Rendez-vous a été pris pour février 2008.
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