Morts en Irak

Publié le 17 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

La guerre d’Irak est de loin celle qui a fait le plus de morts parmi les journalistes venus la couvrir : on en compte à ce jour plus de 200. À titre de comparaison, il y en avait eu 2 pendant la Première Guerre mondiale, 68 durant la Seconde, 77 au Vietnam et 36 dans les Balkans. La tendance n’est pas à la baisse, bien au contraire. Cinq journalistes ont été tués en une seule journée, en octobre, dans des attentats séparés.
Certains journalistes célèbres ont perdu la vie lors de conflits précédents : Robert Capa dans la première guerre d’Indochine, Ernie Pyle sur l’île d’Okinawa lors de la Seconde Guerre mondiale, Larry Burrows au Vietnam. Mais ce qui fait que l’Irak est particulièrement dangereux, c’est que les morts ne sont pas des dommages collatéraux causés par des balles perdues, ou des victimes prises dans une bataille. Beaucoup de journalistes ont été délibérément visés à cause de ce qu’ils avaient écrit ou parce qu’ils étaient du mauvais côté de la barrière communautaire. Ils ont été abattus par des tueurs mobiles, ou enlevés et exécutés, souvent après avoir été torturés. Il n’y a eu aucune enquête, ou seulement très rapide, et les tueurs des groupes chiites ou sunnites, ou des escadrons de la mort gouvernementaux, bénéficient de l’impunité. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls responsables : 15 journalistes ont été tués par les troupes américaines, dont 6 pour la seule agence Reuters.
Beaucoup de journalistes irakiens ont le sentiment que le peu d’attention qu’on leur accorde vient du fait qu’ils n’appartiennent pas aux médias occidentaux. Dans les cas où les victimes étaient des étrangers, les réactions ont été manifestement très différentes.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires