L’Iran joue la carte chinoise
Téhéran et Pékin signent un contrat pour l’exploitation du gisement iranien de Yadavaran, qui pourrait produire 185 000 barils par jour d’ici à 2014.
Sinopec, la première compagnie de raffinage chinoise, et l’Iran ont signé, le 9 décembre, un accord pour l’exploitation du gisement pétrolier de Yadavaran, dans le sud-ouest du pays, qui était en négociation depuis 2004. Le ministre iranien du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, s’est félicité de cet accord, conclu malgré les pressions exercées par les États-Unis et l’Europe pour isoler Téhéran, accusé de développer un programme nucléaire militaire. La publication, le 3 décembre, aux États-Unis, du National Intelligence Estimate (NIE), selon lequel l’Iran aurait mis un terme audit programme à l’automne 2003, a peut-être facilité cette finalisation.
« Plusieurs compagnies continuent à investir en Iran, a déclaré Nozari sur les ondes de la Voix de la République islamique d’Iran. Si d’autres ont l’intention d’investir, elles aussi, dans nos grands gisements de gaz et de pétrole, elles feraient bien de se dépêcher. Bientôt, il pourrait être trop tard. »
Le coût de l’opération est estimé par Nozari à 2 milliards de dollars. Le gisement pourrait produire 85 000 barils par jour (b/j) dans quatre ans et 100 000 b/j de plus trois ans plus tard. Aux termes de l’accord, la Chine devrait acheter pour 100 milliards de dollars de pétrole et de gaz naturel liquéfié dans les vingt-cinq prochaines années.
Selon Zhou Baixiu, le président de l’unité d’exploration et de production internationale de Sinopec cité par l’agence de presse de la République islamique, les conditions d’achat du gaz naturel liquéfié seront précisées plus tard.
La Constitution iranienne interdit la vente d’actions concernant les gisements de gaz et de pétrole. Les investisseurs sont payés en gaz et en pétrole. Sinopec est une entreprise publique. Les actions de sa filiale, China Petroleum & Chemical, sont négociables à New York, Londres, Hong Kong et Shanghai. Sinopec n’a fait elle-même aucune annonce officielle sur cet accord. Son porte-parole à Pékin, Zhang Zheng, a déclaré, le 10 décembre, qu’il n’était pas « autorisé à donner des informations sur le projet iranien ».
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