Le retour de « l’Africain »

Publié le 17 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Pour ce qui est de parler aux Africains, Nicolas Sarkozy pourrait demander conseil à Jacques Chirac ! Du 10 au 15 décembre, l’ancien président français a fait sur le continent son premier voyage public depuis la fin de son mandat. Il s’est successivement rendu en Mauritanie, au Sénégal et au Mali, trois pays où il compte quelques vieux amis. Accompagné de Valérie Terranova, sa collaboratrice de toujours, et du milliardaire François Pinault, patron du groupe PPR (Pinault-Printemps-Redoute), dans l’avion duquel il a voyagé, le retraité de l’Élysée a eu l’occasion d’évoquer quelques bons souvenirs.
Ce fut le cas lors d’un déjeuner en brousse avec Ely Ould Mohamed Vall, qu’il connaît depuis le temps où ce dernier dirigeait la Sûreté nationale, dans une maison à une trentaine de kilomètres de Nouakchott. Plus de deux cents invités avaient fait le déplacement, parmi lesquels l’homme d’affaires Mohamed Ould Bouamatou. Ils ont été accueillis à l’entrée par une parade de chameaux Bien sûr, Chirac a dîné avec Sidi Ould Cheikh Abdallahi, l’actuel chef de l’État, mais « c’est pour Ely qu’il est venu », croit savoir un observateur, qui l’a trouvé « très chaleureux ».
Au Sénégal, où Sarkozy prononça son discours si controversé sur « l’homme africain », son prédécesseur s’est associé à la fronde déclenchée par le président Abdoulaye Wade, qui l’a reçu en audience, contre les accords de partenariat économique. Il faut « revoir cette affaire en tenant compte de ses observations », a-t-il indiqué. L’ancien numéro un français s’est aussi rendu à Saint-Louis pour saluer André Guillabert, son ami de longue date, qui fut ministre des Affaires étrangères de Léopold Sédar Senghor.
Au Mali, enfin, Chirac a dîné avec son ami Amadou Toumani Touré (ATT), puis s’est laissé aller à une escapade du côté de Mopti et de Bandiagara, en pays Dogon. C’était sans doute la moindre des choses puisqu’en octobre 2003, lors d’un voyage officiel, il avait été intronisé « sage Hogon », le stade suprême de la sagesse chez les Dogons !
Mais Chirac ne s’est pas seulement rendu en Afrique pour vérifier que sa popularité y est intacte. Encore moins pour y rencontrer des marabouts censés résoudre ses ennuis avec la justice française, comme l’ont imaginé certains esprits superstitieux, au Sénégal. Dans les trois pays, il a aussi parlé d’écologie, et singulièrement d’hydraulique, avec des acteurs économiques, des responsables politiques, des représentants de la société civile L’objectif était de poser les jalons de plusieurs projets que financera sa future fondation « pour le développement durable et le dialogue des cultures ». Ely Ould Mohamed Vall sera membre du comité d’honneur de ladite fondation.

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