Guerre des festivals
Publié le 17 décembre 2007 Lecture : 1 minute.
Le 10 décembre, quarante-huit heures après l’ouverture du VIIe Festival international de cinéma de Marrakech, le quotidien Le Matin annonçait sur huit colonnes que le prix du meilleur film arabe venait d’être attribué à un film marocain au Festival du Caire. Le même jour, sur quatre colonnes cette fois, le même journal se félicitait de la présence de quatre films marocains (dont le très attendu Whatever Lola Wants, du jeune Nabil Ayouch), dans le programme du Festival de Dubaï, inauguré la veille. Quant au centième anniversaire de la naissance du cinéma égyptien, ce n’est pas au Caire qu’il a été célébré, mais à Marrakech, où une vaste rétrospective lui a été consacrée.
Cette bousculade a de fâcheuses conséquences. L’an dernier, par exemple, la politique du carnet de chèques menée par Dubaï avait détourné in extremis de Marrakech une ou deux stars indiennes peu respectueuses de leurs engagements. Cette année, c’est Adel Imam, la star du cinéma égyptien, qui a fait défection, alors qu’il devait présenter L’Immeuble Yacoubian, le film d’ouverture de la rétrospective « Cent ans de cinéma égyptien ». Ce n’est pas encore la guerre des festivals de cinéma arabes, mais ça commence à y ressembler ! D’autant qu’aux manifestations précitées s’ajoutent le Festival d’Abou Dhabi, récemment créé en réaction (sans doute) à celui de Dubaï, et celui de Damas. Tout cela en à peine deux mois ! Heureusement, les Journées cinématographiques de Carthage sont biennales et n’auront lieu qu’en 2008
Forts de leur succès, les responsables du Festival de Marrakech restent sereins et n’envisagent pas de changer de date. Diverses considérations s’y opposent, qu’elles soient artistiques (rester à bonne distance des autres festivals, de Cannes, de Venise et de Berlin) ou matérielles (disposer de la capacité hôtelière de la ville sans gêner la saison touristique).
