À Douala, la chasse continue

Publié le 17 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

Ancien directeur général du Port autonome de Douala (PAD), le poumon économique du Cameroun, Alphonse Siyam Siwé devrait passer les trente prochaines années de sa vie en prison. Trois de ses collègues, le flamboyant Édouard Etonde Ekoto, ex-président du conseil d’administration, Siéwé Nitcheu François Marie, ex-directeur des infrastructures portuaires, et Simon Pierre Ewodo Noah, ex-directeur général adjoint, devraient l’y accompagner pendant, respectivement, quinze, vingt-cinq et dix ans.
Aboutissement du « procès du PAD », procédure fleuve ouverte en février dernier, le verdict a été prononcé dans la nuit du 12 au 13 décembre. Les quatre prévenus, qui ont échappé à la prison à vie réclamée par le procureur mais devraient voir leurs biens confisqués, ont été déclarés coupables de crimes de détournement et de coaction de détournement. Lors de l’ouverture du procès, le préjudice subi par l’État camerounais avait été estimé à 40 milliards de F CFA (63,2 millions d’euros). Neuf autres accusés ont été relaxés.
Parce qu’il n’était plus admissible que le Cameroun figure systématiquement en tête des classements des États les plus corrompus de la planète ; qu’il était notoire que le PAD était la vache à lait de quelques-uns au détriment du plus grand nombre ; et que la Banque mondiale et le FMI ont exercé sur elles de fortes pressions, les autorités camerounaises se sont résolues à ouvrir la chasse à la corruption (celle-ci s’est également traduite, en juin, par la condamnation à cinquante ans de prison ferme d’Emmanuel Gérard Ondo Ndong, l’ancien directeur général du Feicom, la banque des communes). Quitte à faire tomber quelques barons du régime : Alphonse Siyam Siwé a été ministre des Mines ; Édouard Etonde Ekoto, délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala. Jusqu’où ira la justice ?

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