Comment faire avec l’Iran ?

Publié le 17 décembre 2007 Lecture : 1 minute.

Imaginez un instant à quoi, vu de Téhéran, peut ressembler le monde. Ce pays est cerné par des voisins puissants dotés de l’arme nucléaire. Quelque 170 000 soldats américains stationnent en Irak et plus de 50 000 hommes de l’Otan en Afghanistan. À maintes reprises, le président Bush a fait savoir qu’il considérait le gouvernement iranien comme l’incarnation du mal absolu et a souhaité ouvertement sa chute. Si vous viviez à Téhéran, ne chercheriez-vous pas à vous protéger ? Or l’arme nucléaire est le plus solide des boucliers.

L’Iran est le pays du Moyen-Orient, Israël excepté, le plus ouvert au débat contradictoire. Le mois dernier, par exemple, l’ancien président réformateur Mohamed Khatami a tenu un meeting au cours duquel la foule a scandé des slogans extrêmement hostiles à Mahmoud Ahmadinejad – du genre « à mort, le dictateur ! ». Le président iranien, qui est un laïc, a aussi été critiqué par d’importants dignitaires religieux, furieux qu’il ait osé défier leur autorité. Le système iranien est influençable, car il y a compétition en son sein entre divers pouvoirs.
Tous sont néanmoins unis par un nationalisme ombrageux. Si le programme nucléaire est jugé à cette aune, rien ne pourra l’arrêter. Au lieu de tempêter sur le thème « l’Iran est dangereux », Bush ferait donc mieux de répéter : « Nous voulons que vous soyez une nation respectée, mais cela n’est possible que si vous démontrez que vous ne poursuivez pas de programme nucléaire à usage militaire. Nous sommes prêts à tout mettre sur la table. »

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