Commercial Bank s’ouvre à l’international

La BEI et la SFI entrent à hauteur de 39 % dans le capital de la banque camerounaise. Qui peut ainsi renforcer son développement dans la sous-région.

Publié le 17 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Hôtel Hilton de Yaoundé, le 11 décembre 2007. Avec une petite quinzaine de jours de retard, le groupe Commercial Bank, qui a vu le jour le 27 novembre 1997, est entré dans la cour des grands en soufflant ses dix bougies en compagnie de représentants de la Société financière internationale (SFI), la filiale de la Banque mondiale, et de la Banque européenne d’investissement (BEI). Ces deux institutions financières internationales ont annoncé à cette occasion leur entrée dans le capital, à hauteur de 19 % chacune, de Capital Financial Holding Luxembourg (CFH). Créé en 2005, CFH coiffe le groupe Commercial Bank, dont les activités s’étendent principalement au Cameroun, au Tchad et en Centrafrique. La BEI et la SFI injectent 10 millions d’euros dans le holding, qui dispose désormais d’un capital de 26,3 millions d’euros. « C’est un événement majeur dans le développement de notre société, a commenté Yves-Michel Fotso, le président du conseil de surveillance de la CFH. C’est aussi une étape décisive dans le développement à l’international de la Commercial Bank. »
L’accord noué, après deux ans de négociations, comprend un volet d’assistance technique qui doit modifier les méthodes de gestion et hisser la gouvernance de la Commercial Bank aux standards internationaux. Forte de ce soutien, la banque d’affaires, qui compte 600 salariés et affiche un total de bilan de plus de 260 milliards de F CFA, conforte son envol pour devenir un acteur majeur de la sous-région. Elle envisage déjà de s’implanter au Gabon, au Congo et en RDC. « Le développement d’un marché financier est essentiel pour le développement économique de la région. Avec cette opération, nous fondons de grands espoirs dans la croissance des investissements », a justifié Jyrki Koskelo, vice-président Afrique de la SFI. Pour Flavia Palanza, directeur associé Afrique centrale et orientale de la BEI, les PME sont la priorité de la Commercial Bank, « car le système bancaire est pour le moment organisé pour favoriser les grands groupes ».
Et pourtant, l’opération a failli capoter. En avril 2006, Yves-Michel Fotso est interdit de quitter le Cameroun alors qu’une réunion décisive doit se tenir à l’étranger avec la SFI et la BEI. Les audits commandés par les deux institutions financières sur la Commercial Bank en vue de s’associer avec elle ont fait remonter à la surface le dossier de la Camair, qu’Yves-Michel Fotso a dirigée de 2000 à 2003. Ses détracteurs s’empressent de l’accuser d’avoir précipité la chute de la compagnie aérienne nationale. D’où l’interdiction de quitter le pays. « En désespoir de cause, j’ai saisi le chef de l’État, se souvient Yves-Michel Fotso. Et j’ai pu me rendre in extremis à cette réunion. » « Nous n’avons pas trouvé d’autre groupe de cette compétence et de cette technicité dans la zone », a tranché Flavia Palanza.

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