Avec qui gouverne Gizenga ?

Publié le 17 décembre 2007 Lecture : 2 minutes.

L’action gouvernementale d’Antoine Gizenga repose, pour l’essentiel, sur deux hommes : Adolphe Muzito, ministre du Bugdet, ainsi que Godefroid Mayobo, ministre près la primature et directeur de cabinet. Fidèles des fidèles, ils ont l’oreille de leur patron, qui n’entreprend rien sans les avoir consultés. Si chacun d’eux a un parcours personnel, ils ont un lien commun : avoir milité depuis de longues années au sein du Parti lumumbiste unifié (Palu).
Selon un sondage réalisé récemment dans la capitale, Adolphe Muzito était parmi les ministres les plus populaires. Quinquagénaire, diplômé en économie de l’université de Kinshasa, cet ancien inspecteur des finances, par ailleurs secrétaire général du Palu, est considéré comme l’éminence grise et l’oreille d’Antoine Gizenga. Bon vivant, portant des costumes griffés Tommy Hilfiger, il doit son ascension à ses qualités, dont la première est le sens de l’organisation. « Socialisant », aux yeux de certains, il reste néanmoins ouvert aux règles de l’économie de marché. Sa présence au Budget en fait l’un des personnages les plus importants de la scène politique congolaise, dans la mesure où rien ne peut se faire sans son aval.
Godefroid Mayobo, également quinquagénaire, est un ingénieur polytechnicien formé à l’université de Kinshasa. Il sort du moule du Palu, dans lequel il milite depuis ses jeunes années. S’il n’est pas « très bien vu par les membres de la tribu de Gizenga », affirme un analyste, il a réussi à entrer dans le sérail grâce à son efficacité, au soutien du chef et à sa fidélité aux idéaux du parti. D’aucuns le trouvent plutôt carré, moins porté sur la dialectique et pénible lorsqu’il s’agit de lui faire changer d’avis. Dans la pratique, il a le sens de la rigueur. Certains de ses compatriotes estiment en revanche qu’il communique mal.
Le tandem Muzito-Mayobo, grâce à son expertise et à son habileté intellectuelle, s’attèlle à « créer des convergences avec des proches du chef de l’État ». Il doit toutefois tenir compte du regard de la vieille garde, intransigeante sur les principes, et veille au respect d’un « compromis tacite » : laisser Joseph Kabila occuper le devant de la scène car c’est lui qui contrôle la majorité actuelle. Mais la relation Kabila-Gizenga reste opaque, les deux hommes avançant à pas feutrés et privilégiant la stratégie de l’esquive.
Un troisième larron vient renforcer la garde rapprochée du Premier ministre : Jean-Claude Mashini, directeur de cabinet adjoint. Docteur en géographie de l’Université libre de Bruxelles (ULB), il a été longtemps le représentant du Palu dans le Benelux. Avec lui, il y a des hommes et des femmes de l’ombre, à l’instar d’Anne Mbuba, épouse de Gizenga, militante de longue date du Palu, et dont les avis comptent beaucoup. Tout comme ceux de Robert Makina, secrétaire permanent du parti. Quant aux autres compagnons de route, ils jouent un rôle important dans la mobilisation des militants dont les cotisations sont essentielles à l’action du mouvement.

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