Vol sans retour

Publié le 17 novembre 2003 Lecture : 1 minute.

Annoncé à grand renfort de publicité, le premier vol charter en provenance d’Europe s’est posé sur l’île paradisiaque de Nosy Be le 5 novembre. Mais pour les 92 touristes allemands, suisses et français embarqués à l’aéroport de Bâle-Mulhouse, le séjour idyllique a viré au cauchemar. Attendu le 12 novembre, le Boeing 737 affrété par le voyagiste genevois Avione, en partenariat avec le transporteur Eurojet, n’est pas revenu les chercher. À l’issue d’une semaine de vacances dans l’île des Parfums, les dizaines de voyageurs doivent se débrouiller seuls pour rentrer chez eux. Seule une quarantaine de passagers, qui avaient acheté leur séjour (transport et hébergement) auprès du tour-opérateur allemand Direk Reisen, ont été pris en charge. Ils ont pu rejoindre la Réunion sur un vol d’Air Austral avant de regagner l’Europe. Quant aux clients de la société Avione, ils ont bel et bien été abandonnés par le voyagiste.
Sinistrée par la crise électorale de l’année 2002, l’industrie touristique malgache avait misé gros sur l’arrivée de ce premier vol direct entre l’Europe et l’archipel de Nosy Be. Baptisée « charter de l’espoir », cette escroquerie, largement relatée par la presse helvétique, risque de nuire gravement à la réputation de Madagascar. D’autant que cet épisode pourrait avoir des répercussions inattendues sur le terrain politique. Selon le quotidien L’Express de Madagascar, « les premiers contacts en vue de cette opération de charter direct sur Nosy Be auraient été établis lors du passage du président Marc Ravalomanana au dernier forum économique qui s’est tenu à Crans-Montana, au mois de juin. » Homme d’affaires averti, le chef de l’État malgache se serait-il laissé berner par ses interlocuteurs indélicats ?

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