Toujours des discriminations

Dans son dernier rapport, l’Unesco dénonce les lacunes subsistant dans le système éducatif africain, notamment en matière de parité des sexes.

Publié le 14 novembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Nouveauté du rapport 2003-2004 de l’Unesco sur le suivi de l’Éducation pour tous (EPT) : l’indice de développement de l’EPT (IDE). Il mesure les avancées en matière éducative en vue d’atteindre des objectifs sur l’enseignement primaire, l’alphabétisation, la parité entre les sexes et la qualité de l’éducation fixés en 2000 à Dakar. L’IDE a été calculé pour 94 États. Résultat, aucun pays d’Afrique subsaharienne n’est pour l’instant en mesure d’atteindre ces objectifs. En particulier en ce qui concerne l’égalité des sexes.
En dépit des progrès enregistrés dans les années 1990, les filles font toujours l’objet de discriminations en matière de scolarisation dans la plupart des pays en développement. À l’échelle mondiale, l’indice de parité entre les sexes est passé de 0,89 fille pour 1 garçon à 0,93 durant la dernière décennie. Mais 57 % des 104 millions d’enfants non inscrits en école primaire sont des filles. Au rang des mauvais élèves de la planète, on retrouve essentiellement des pays d’Afrique subsaharienne et du sous-continent indien. Le Tchad, la Guinée-Bissau, le Bénin ou encore l’Éthiopie, le Burkina Faso et le Mali figurent parmi les derniers de la classe. La proportion de filles scolarisées dans ces pays atteint moins des trois quarts de celle des garçons. Mariage précoce, sida et conflits armés sont autant de handicaps qui, conjugués, amoindrissent le droit des filles à l’éducation. Autre obstacle de taille : les violences physiques, et surtout sexuelles, dont les filles sont victimes à l’école.
Considérée comme un gage de développement, la parité entre les sexes est au centre de tous les programmes d’éducation. « S’engager pour l’éducation des filles offre un gros retour sur investissement », estime Christopher Colcough, directeur du rapport. Elle permet d’augmenter les revenus des foyers, de diminuer la pauvreté et d’assurer le bien-être des générations futures. Le rapport constate en effet que les enfants des femmes éduquées sont en meilleure santé et ont plus de chance de réussir leur scolarité. Lors du Forum mondial sur l’éducation, tenu à Dakar en avril 2000, 164 pays sont convenus d’éliminer ces disparités d’ici à 2005. D’après le rapport, seuls 52 pays – sur les 128 dont les données étaient disponibles en 2000 – pourront honorer leurs engagements. Au sud du Sahara, la parité demeure pour beaucoup d’États une perspective lointaine.

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