Pourquoi la France a « livré » Bombayaké

Publié le 17 novembre 2003 Lecture : 1 minute.

C’est devant l’ambassade de France à Bangui que, le 12 novembre, Jean-Pierre Destouesse, le maître des lieux, a remis aux autorités judiciaires centrafricaines le général Ferdinand Bombayaké, patron de la Garde présidentielle sous Ange-Félix Patassé. Réfugié à l’ambassade depuis le coup d’État du 15 mars, ce pilote de formation, qui est originaire de la même localité que le président déchu, souhaitait se rendre au Sénégal, où sa famille est en exil. Estimant que le général doit répondre devant la justice locale des poursuites dont il est l’objet, l’ambassade de France a refusé de négocier une « exfiltration » semblable à celle dont a bénéficié l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé. En outre, précise-t-on à Paris, Bombayaké n’a pas sollicité le statut de réfugié politique. Interpellé sans résistance, mais contre sa volonté, celui qui fut pendant huit mois l’hôte encombrant de l’une des « cases de passage » de l’ambassade a d’abord été conduit dans le bureau du procureur de la République, puis interrogé dans les locaux de la Section d’enquête, de recherche et de documentation (SERD) et, pour finir, emprisonné au Camp de Roux. Le président Bozizé tenait beaucoup à cette interpellation : il reproche à Bombayaké d’avoir participé à son enlèvement à Cotonou, en 1989 (il pilotait l’avion qui le rapatria de force à Bangui), puis d’avoir tenté de l’arrêter en novembre 2001. Depuis le 12 novembre, le ministère français des Affaires étrangères affirme « suivre avec attention » la situation de son ancien protégé. Tout comme le bureau local de l’ONU et… le président gabonais Omar Bongo, qui a dépêché un émissaire à Bangui.

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