Les mots pour le dire
Est-il vif ou tendre, rond ou gras ? Pour apprécier ce breuvage, il faut d’abord savoir en parler.
Publié le 14 novembre 2003 Lecture : 1 minute.
On aime, ou on n’aime pas. Même s’il paraît des plus sommaire, ce verdict est au bout du compte le seul qui vaille quand on goûte un vin. Oui mais voilà, on peut aimer un doux breuvage sans l’apprécier, c’est-à-dire sans en mesurer la profondeur, le bouquet, la rétro-olfaction, la longueur… D’accord, on peut se demander à quoi sert de connaître la signification de termes aussi obscurs, à part, peut-être, à briller en société. Le problème est simple : il est produit chaque année dans le monde quelque 35 milliards de bouteilles de vin, tous plus variés les uns que les autres. Comment s’y retrouver ? Le petit guide Apprendre à déguster les vins, paru aux éditions Favre, nous apporte une réponse : le meilleur moyen pour ne pas se tromper est « d’apprendre à mettre des mots sur chacune des sensations que provoque la dégustation des vins ».
Le principe est louable, la méthode proposée l’est encore plus. Très pédagogique, l’auteur, K. Gibel, nous propose de suivre pas à pas chaque étape de la dégustation, en prenant son temps. D’abord scruter le vin, pour définir son aspect. Est-il cristallin ou voilé, rouge cerise ou cuivré, fétide ou franc ? Ensuite le sonder avec le nez, découvrir son intensité, s’amuser à identifier ses arômes. Enfin, le porter à la bouche. Est-il vif ou tendre, rond ou gras, légèrement ou très tannique ? Pour accompagner l’amateur de façon ludique, le guide propose deux planches illustrées détaillant chaque étape et listant les cent vingt arômes à disposition. Des pages préformatées servent ensuite à noter ses impressions au fil de la découverte. La morale de cette histoire : il n’est de meilleure conseillère que l’expérience, et si l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, l’abus de savoir, lui, ne l’est pas.
Apprendre à déguster les vins, de K. Gibel, préface de J.-C. Ribaut, éditions Favre, 72 pp., 9,90 euros.
