La démocratie, c’est quand ?

Publié le 14 novembre 2003 Lecture : 1 minute.

De 1958 à 1984, Ahmed Sékou Touré imposa à la Guinée une dictature de type stalinien ponctuée d’« élections » à l’issue desquelles le « responsable suprême de la Révolution », candidat unique, était systématiquement crédité de la quasi-totalité des suffrages exprimés. Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’État, le 3 avril 1984, une semaine après le décès de Sékou Touré, Lansana Conté instaura un « régime d’exception » qui restera en place jusqu’au 23 décembre 1990, date à laquelle une Loi fondamentale démocratique sera adoptée par référendum.
Mais il faut attendre le mois de décembre 1993 pour que se tienne la première élection présidentielle pluraliste de l’histoire de la Guinée indépendante. Conté l’emporte dès le premier tour, après l’annulation par la Cour suprême des votes à Siguiri et Kankan, fiefs d’Alpha Condé, son principal adversaire. Dès la publication des résultats par Alsény René Gomès, alors ministre de l’Intérieur, des militaires en armes prennent position dans les principales artères de Conakry, tirent des rafales en l’air et obligent la population à se terrer chez elle. La « victoire » est consommée. En juin 1995, les premières législatives multipartites sont marquées par de nombreuses irrégularités. Les partis d’opposition menacent de boycotter l’Assemblée nationale, avant de se raviser. Nouvelles difficultés lors de la présidentielle du 14 décembre 1998. Moins de quarante-huit heures plus tard, avant même la publication des résultats, le candidat Alpha Condé est arrêté. Quant aux législatives de juin 2002, elles seront boycottées par les principaux partis de l’opposition, à l’exception de l’UPR.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires