Festival de Montpellier : le cinéma, la famille et la Méditerranée

Publié le 18 novembre 2003 Lecture : 2 minutes.

Le vingt-cinquième Festival du cinéma méditerranéen (24 octobre-1er novembre) avait un peu comme fil conducteur la famille. Ce n’en était pas le thème, mais les histoires de famille, très variées, m’ont fait ressentir de grandes émotions. À lui seul, Les Yeux secs de Narjiss Nejjar (France-Maroc), avec ses magnifiques images, son admirable interprétation et sa mise en scène précise, remplissait parfaitement ce rôle : une histoire très forte, dans un village de femmes où les hommes ne sont admis que s’ils payent, entre une mère, sa fille et sa petite-fille.
Le Soleil assassiné d’Abdelkrim Bahloul (France) parle du poète Jean Sénac, qui se révèle père de substitution pour de jeunes Algériens qui se lancent dans le théâtre. La mise en scène rigoureuse est bien en accord avec le récit.
Au feu, de Pjer Zalica (Bosnie-Herzégovine), présente le dur cheminement d’une petite ville vers la démocratie, où les relations entre les personnes s’apparentent plus ou moins à des rapports familiaux. Si dans Le Cordon, de Goran Markovic, la relation entre un père et sa fille n’est pas le centre de l’histoire, elle apporte peut-être la note d’optimisme dans un récit où un ancien manifestant présente les événements du début de 1997 du côté de la police, en grande partie dans un fourgon.
Parmi les longs-métrages de la section officielle, sur le plan de l’émotion, je citerai encore Tu reviendras, d’Antonio Chavarrías Ocaña (Espagne), l’histoire de deux frères ; Le monde commence chaque jour, de Nikos Cornilios (Grèce), une fille à la recherche de sa mère ; Bel amico, de Luca d’Ascanio (Italie), où un réalisateur angolais s’impose comme un frère chez un jeune scénariste ; On va prendre un ouzo, de Kleoni Flessa (Grèce), où une jeune femme se veut mère de substitution de la fille abandonnée d’une amie ; L’Amour, de Marja d’Anne Ritta Ciccone (Italie), sur une famille finlando-sicilienne ; et surtout Un Fils, d’Amal Bedjaoui, le difficile rapprochement d’un père veuf inconsolable et de son fils travesti et prostitué.
Le festival présente également des courts-métrages et des documentaires en compétition ainsi qu’un panorama d’hommages, dont celui de Toto avec une exposition très complète apportée par sa fille et sa petite-fille ; du cinéma expérimental, dont celui du Marocain Mounir Fatmi, un artiste touche-à-tout (peintre, sculpteur, photographe) ; du cinéma d’animation, un « état des lieux » du Liban, une carte blanche à la famille Guédiguian… et une large ouverture sur la musique avec un récital de Souad Massi entre autres. Pour tout savoir sur cette vingt-cinquième édition du festival de Montpellier, une seule adresse :
www.cinemed.tm.fr

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