Comme dans un polar

Un témoignage sur l’Égypte à l’époque de Sadate.

Publié le 14 novembre 2003 Lecture : 1 minute.

Médecin, essayiste, traducteur – notamment des oeuvres de sa célèbre épouse, Nawal el-Saadawi -, le romancier égyptien Sherif Hetata a plus d’une corde à son arc, mais, depuis 1980, il ne se consacre plus qu’à l’écriture. Avec le héros de La Nasse, dont la traduction vient de paraître chez Actes Sud, il a plus d’un point commun. L’on se contentera de préciser que tous deux ont été embastillés pour avoir exprimé leurs convictions politiques sous le président Sadate.
Roman social et choral publié en anglais en 1986, La Nasse donne tour à tour la parole à trois personnages luttant chacun à sa façon contre l’autoritarisme. Khalil Mansour Khalil, directeur de la recherche dans un important laboratoire pharmaceutique, tente en vain d’oublier son passé de militant. Amina Tewfik, son épouse, elle, s’ennuie au bureau mais s’épanouit dans son atelier de peinture. Et puis, il y a Said Abou Karam, un syndicaliste issu des bas-fonds, qui se liera d’amitié avec le couple. Si le quatrième personnage, Ruth Harrison, la belle étrangère, n’a pas voix au chapitre, c’est parce qu’il n’est plus de ce monde. Et cette mort, le lecteur l’apprend dès la première phrase (« Niez-vous avoir assassiné Ruth Harrison le matin du 17 août 1980 ? ») de ce livre qui commence comme un polar, mais n’en est pas un.
La Nasse, qui, au fil des pages, va immanquablement se resserrer autour de Khalil, est avant tout une dénonciation de l’arbitraire, de la répression et de la délation de mise dans l’Égypte des années 1970. Souhaitons que cette époque soit révolue…

La Nasse, de Sherif Hetata, traduit de l’anglais par Christine Le Boeuf, Actes Sud, 460 pp., 25 euros.

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