Le Niger et Areva signent un accord autour des mines d’uranium
Le Niger et Areva, le géant français du nucléaire, ont annoncé lundi 26 mai avoir signé un nouvel accord autour des mines d’uranium, rapporte l’AFP. Areva accepte l’application de la loi minière de 2006 mais la mise en exploitation de la mine d’Imouraren est reportée.
La rumeur courait depuis lundi 26 mai au matin. Après près de deux ans de négociation, le gouvernement du Niger et le géant français du nucléaire Areva ont annoncé dans la journée avoir signé l’accord renouvelant le contrat d’exploitation de deux mines d’uranium, en vigueur depuis des décennies, rapporte l’AFP.
Areva a accepté que la loi minière datant de 2006 soit appliquée à la Somaïr et la Cominak, les sociétés exploitant les mines dans le nord du Niger que le groupe français contrôle partiellement, ce qui constituait un point de désaccord entre les deux parties, indique le communiqué conjoint.
L’application de la loi de 2006 fera croître la taxation sur le minerai extrait de 5,5 à 12%. Par ailleurs, la Somaïr et la Cominak seront exemptées de TVA.
L’application de cette loi fera croître la taxation sur le minerai extrait de 5,5 à 12%. Par ailleurs, les deux sociétés seront exemptées de TVA. Cet accord, initialement prévu pour dix ans mais dont le communiqué ne mentionne pas la durée, « engage les partenaires sur le long terme et consacre la place majeure du Niger au sein de l’industrie mondiale de l’uranium », a indiqué Luc Oursel, le président du directoire d’Areva, présent à Niamey, rapporte l’agence de presse.
Report de l’exploitation d’Imouraren
Areva et le Niger ont aussi annoncé un nouveau report de l’exploitation de l’énorme gisement d’Imouraren, qui doit permettre d’extraire à terme 5000 tonnes d’uranium par an. Son démarrage entraînera le doublement de la production actuelle du groupe français tirée de ses deux premiers gisements (celle-ci a atteint 4240 tonnes en 2013).
Ce délai supplémentaire soulage financièrement le groupe français. Il pourra ainsi étaler ses investissements dans cette mine, dans un contexte difficile pour la filière nucléaire, depuis la catastrophe de Fukushima, avec des prix au plus bas, de 28 dollars la livre le 26 mai à New-York (un an auparavant, le cours était à 40 dollars).
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Selon le communiqué conjoint, cité par l’AFP, la mise en exploitation d’Imouraren dépendra de l’amélioration des conditions de marché. Un comité stratégique paritaire associant l’Etat du Niger et Areva sera mis en place afin d’analyser périodiquement le marché et de décider de la date de mise en exploitation d’Imouraren, poursuit ce texte, sans précision sur le calendrier.
Développement local
Dans le cadre de cet accord arraché à l’issue d’un long bras-de-fer, Areva accepte également de financer un tronçon de la route dite de l’uranium dans le nord du Niger, pour 90 millions d’euros, ainsi qu’un programme de développement agricole pour 17 millions d’euros.
Le groupe français devra par ailleurs construire un nouveau siège social à Niamey regroupant l’ensemble des sociétés nigériennes liées à ses activités et privilégier la nomination de directeurs généraux de nationalité nigérienne aux conseils d’administration de la Somaïr et de la Cominak en 2014 et 2016.
Dans le cadre de cet accord arraché, Areva va financer un tronçon de la « route de l’uranium » pour 90 millions d’euros.
Diversification
Le Niger, qui a également signé des conventions minières avec des sociétés chinoises, est le second producteur d’uranium d’Afrique, derrière la Namibie. Le minerai nigérien constituait 20% de l’approvisionnement en uranium du parc nucléaire français en 2013, une part qui devrait descendre autour de 10% cette année en raison des politiques de diversification d’EDF et d’Areva.
Ce dernier est le cinquième producteur d’uranium du monde. Sa gouvernance entre 2006 et 2012 a été sévèrement critiquée par un récent rapport de la cour des comptes française, mettant notamment en cause Anne Lauvergeon, l’ancienne présidente de son directoire, de 2001 à 2011.
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