CMDT : dans l’expectative
L’État malien n’a toujours pas versé les 6 milliards de F CFA promis.
Nouveau rebondissement dans le feuilleton du sauvetage de la Compagnie malienne pour le développement des fibres textiles (CMDT), la société qui gère la filière coton au Mali. Au 30 septembre, date butoir de la recapitalisation de la CMDT décidée par son assemblée générale extraordinaire du 16 septembre, l’État malien n’avait toujours pas viré les 6 milliards de F CFA promis. Dagris, son partenaire français, actionnaire jusqu’ici à 40 % de la CMDT, avait refusé de participer à la recapitalisation, ce qui aurait mécaniquement ramené sa participation à 24,70 % du capital (voir J.A.I. n° 2334).
Conséquence des pertes records de 50 milliards de F CFA de la CMDT pour la campagne 2004-2005 du fait de la baisse du cours, le montant de ses fonds propres est passé en dessous du minimum légal de 50 % du capital social exigé par la réglementation de l’Ohada (Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires). De fait, pour éviter la faillite, la première société malienne doit reconstituer ses fonds propres d’ici à mars 2006. A priori, le renflouement de la CMDT sera décidé au niveau diplomatique à l’approche du sommet Afrique-France, du 3 au 6 décembre, à Bamako. Car l’État français est actionnaire à 64,7 % de Dagris, en attendant sa privatisation d’ici à la fin de l’année. Coup de bluff ou désengagement véritable, le refus, peut-être provisoire, de Dagris de participer au sauvetage de la CMDT aura au moins eu le mérite d’alerter les politiques sur la situation catastrophique de la filière coton en Afrique.
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