Transport : le Bénin passe à la vitesse supérieure
Maillage routier entre capitales sous-régionales, boucle ferroviaire ouest-africaine, aéroport international… En matière de transports, le Bénin passe la démultipliée.
Mis à jour le 04/06/2014, à 13h30 CET.
« Même si beaucoup des projets qu’il a lancés ont accouché d’éléphants blancs, Thomas Boni Yayi a le mérite d’être le président le plus ambitieux en matière d’infrastructures que le Bénin ait connu depuis son indépendance », assure le politologue Mathieu Dossouvi. Dès son accession au pouvoir, en 2006, le président donne le ton : « Mon ambition est de faire du Bénin un pays de services. »
L’effort porte particulièrement sur les transports, à commencer par le réseau routier. Estimé à 9 000 km en 2006, il couvre aujourd’hui 15 700 km, dont un peu plus de 6 000 km de chaussées bitumées, entre les routes inter-États et les nationales. Le maillage a été resserré autour des principaux corridors qui relient Cotonou aux différentes capitales sous-régionales.
En huit ans, le réseau routier du Bénin est passé de 9 000 km à 15 700 km
Deux d’entre eux montent en direction du nord, vers Niamey pour l’un, en direction de Ouagadougou et de Bamako pour le second, pendant que trois autres routes suivent un axe est-ouest pour connecter le Bénin à ses voisins togolais et nigérian.
Desserte
Le gouvernement a aussi considérablement amélioré la desserte de Cotonou, avec la construction d’échangeurs censés fluidifier le trafic de la capitale économique et donc stimuler la compétitivité du Bénin, en tant que plateforme d’échanges à caractère sous-régional.
C’est dans un but similaire que, accompagné de son homologue nigérien, Mahamadou Issoufou, et de Vincent Bolloré, PDG français du groupe qui porte son nom, le président a donné, le 8 avril à Cotonou, le coup d’envoi des travaux de la future boucle ferroviaire ouest-africaine. Laquelle ralliera Lomé à Abidjan, en passant par Cotonou, Niamey et Ouagadougou – une distance de plus de 2 800 km.
Outre la réfection de la gare centrale de Cotonou, la partie béninoise comprend la réhabilitation des 448 km de la ligne reliant la capitale économique à Parakou, situé non loin de la frontière avec le Nigeria. Selon les autorités béninoises, une quarantaine de trains de marchandises devraient utiliser quotidiennement cette liaison au départ de Cotonou, une fois la boucle… bouclée.
Cotonou : un hub régional
Par ailleurs, en plus de la construction en cours d’un aéroport international dans le nord du pays, le président béninois a confirmé la construction d’un second aéroport dans la banlieue nord de Cotonou pour la fin de juillet. Ce projet, estimé à 360 milliards de F CFA (548 millions d’euros), a été confié au consortium sud-africain Aerosun Aviation.
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Enfin, le port en eau profonde, promis depuis de nombreuses années par les pouvoirs publics à la frontière avec le Nigeria, n’a toujours pas été construit. Le projet reste pourtant d’actualité selon le chef de l’État, qui a annoncé que le chantier débuterait en 2015.
Assainissement
Dans le même temps, de nombreux ouvrages d’assainissement ont vu le jour dans la région de Cotonou. Un réseau de collecteurs a été réalisé dans la métropole pour résoudre le problème récurrent des inondations dans certains quartiers. En mars 2014, le gouvernement a annoncé qu’un pont remplacerait la digue de Fifadji, régulièrement débordée par les flots lors de la saison des pluies.
Enfin, depuis février, le paysage de Cotonou s’est enrichi de deux tours en centre-ville destinées à recevoir les administrations de quatre ministères ainsi que leurs archives. Ces deux immeubles culminent autour du nouveau centre de conférences multifonctionnel, qui devrait être inauguré dans les prochains mois.
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