Maroc : le green gagne du terrain
Neuvième destination golfique dans le monde, le Maroc fête cette année les 100 ans de ce sport. Focus sur un marché touristique en pleine expansion.
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En mars, lors du Trophée Hassan-II à Agadir, le golf marocain a fêté ses 100 ans. C’est en effet en 1914 que fut inauguré le Royal Country Club de Tanger. Mais c’est dans les années 1960, avec l’intérêt du roi Hassan II pour ce sport, que vont véritablement évoluer l’image et la place du golf au Maroc.
Véritable passionné, le roi passe des heures sur les greens et se fait déposer en hélicoptère sur le parcours de Tanger. Autre golf favori du souverain, celui de Dar es-Salaam, à Rabat, dont le parcours rouge est aujourd’hui considéré comme l’un des plus beaux du monde. Combien de diplomates, de ministres ou de conseillers peuvent témoigner de réunions tenues directement sur le green ? « Dans les années 1970, une partie de la bourgeoisie s’est mise au golf pour se rapprocher du coeur du pouvoir », explique un ancien ministre de Hassan II. Poussant à la création de parcours, le roi lance, en 1971, le Trophée Hassan-II et invite de grands noms du golf international comme Jack Nicklaus.
Conquête
De 6 golfs en 1991 à 34 aujourd’hui, le paysage marocain est en constante évolution. Neuvième destination golfique dans le monde, le Maroc attire 100 000 amateurs chaque année et engrange 1,2 milliard de dirhams de revenus (106 millions d’euros). Pour l’Office national marocain du tourisme (ONMT), cette niche représente un enjeu de taille.
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Le tourisme golfique croît 2,5 fois plus vite que le marché touristique global et les dépenses du golfeur sont de 50 à 100 % supérieures à celles des autres touristes. « À l’horizon 2020, le Maroc disposera de 45 parcours et nous espérons tripler le nombre de touristes golfeurs », explique Rafik Zouitene, directeur général de l’ONMT.
Stratégie touristique
Pour conquérir sa part de ce marché, estimé à 30 milliards d’euros, le Maroc compte sur ses atouts habituels. Un climat permettant de jouer toute l’année et la proximité avec l’Europe, « la qualité technique des parcours, les tarifs très compétitifs, mais aussi la proximité des parcours avec les grands centres touristiques », ajoute Zouitene.
Comme le rappelle Mani Benjelloun, fondateur du magazine Golf du Maroc, « le Maroc est le seul pays africain, à part l’Afrique du Sud, à avoir une vraie stratégie de tourisme golfique. Nos concurrents les plus sérieux sont la Turquie, le Portugal et l’Espagne ». La France occupe une place à part, puisque 59 % des golfeurs étrangers qui jouent au Maroc viennent de l’Hexagone.
La notoriété du Maroc passe par les grandes compétitions sportives organisées dans le royaume, à l’instar du Trophée Hassan-II ou de la Coupe Lalla-Meryem. Le Trophée Hassan-II, intégré dans le circuit de l’European Tour, accueille 300 joueurs professionnels chaque année. Les clubs du royaume accompagnent l’émergence d’une élite en ouvrant des écoles de formation. « Il y a 6 000 licenciés, mais, selon moi, le nombre de passionnés ne dépasse pas les 3 000. Quant aux professionnels, une dizaine seulement sort du lot », regrette Mani Benjelloun.
Mazagan, le défi du bord de mer
Signé par le champion sud-africain Gary Player, le golf de Mazagan, un par 72 inauguré fin 2009, situé à une heure de voiture au sud de Casablanca, est le plus long (6 885 mètres) et l’un des rares links (parcours de bord de mer) du Maroc.
Un régal pour les grands frappeurs, même si, grâce à ses départs étagés, tous les joueurs y trouvent finalement leur compte. Attention, tout écart est vite sanctionné, car le pré-rough est parfois très limité. Le défi sera de taille les jours de forte brise, notamment lors des trois derniers trous du parcours menés face au vent.
Prix du parcours 18 trous : 450 DH (40 euros) pour les résidents marocains, 750 DH pour les autres – www.mazaganbeachresort.com
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