Une leçon cubaine

Publié le 18 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Depuis la révolution castriste de 1959, les gouvernements américains ont tous espéré renverser Castro, le tuer ou contrer sa force politique et son influence régionale. Aujourd’hui, Castro est toujours le grand maître de la vie politique cubaine, le pays est resté le même et une nouvelle génération d’admirateurs a surgi en Amérique latine. Pourtant, Washington se refuse à tirer la leçon de ce cuisant échec politique.
Ces cinquante dernières années, l’influence de Castro a, par moments, reflué. Mais à chaque fois que le mécontentement populaire, le ras-le-bol que suscitait le régime, la baisse du niveau de vie ou la simple exaspération des Cubains revenaient sur le devant de la scène, les États-Unis volaient à son secours. Les tentatives d’assassinat ratées, l’asphyxie économique, les Cubains de Miami aux déclarations revanchardes et le soutien de la CIA, tout cela renforçait l’idée que même si la vie actuelle des Cubains était difficile, toute autre solution serait pire. Les décennies éprouvantes de pauvreté et de sacrifice révolutionnaire étaient le prix à payer pour l’indépendance nationale.

Fin juillet, un porte-parole du département d’État américain a rejeté l’offre de dialogue de Raúl Castro. Ce dont Cuba a besoin, a répondu Washington, c’est de discuter avec l’opposition interne et d’organiser des élections libres et transparentes, une condition que les États-Unis n’imposent pas à la Chine, à la Corée du Nord, à l’Arabie saoudite, ni aux autres régimes autoritaires avec lesquels il entretient des relations. Le refus de Washington de dialoguer avec La Havane donne aux frères Castro une image d’hommes raisonnables et sensés.

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Dans son discours de la fin juillet, Raúl Castro a évoqué les difficultés que connaît Cuba, laissant ainsi transpirer sa frustration de voir Fidel s’entêter à refuser toute ouverture, même limitée, à l’économie de marché. Dans l’intervalle, Fidel a réitéré ses thèmes de prédilection en affirmant, dans un article de presse, que la plus grande réussite de la révolution était d’avoir survécu à l’hostilité américaine. Du coup, les Cubains de Miami se préparent à une nouvelle année de déception. Si la politique cubaine de Washington était une entreprise, elle aurait été déclarée en faillite depuis des années.

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