Métastases sahéliennes

Publié le 18 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Dès sa création, en 1998, le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) a placé le Sahel en tête de ses priorités. Le commandement de sa « zone 9 », qui couvre le Sahara algérien et au-delà, a été confié à l’un de ses fondateurs : Mokhtar Ben Mokhtar, alias Laouer le Borgne. Depuis, cette région aride a été le théâtre de multiples opérations : rapts de touristes, attaques contre les forces armées nigériennes et maliennes, assauts contre des casernes en Mauritanie La menace a contraint les organisateurs du Paris-Dakar à annuler plusieurs étapes du rallye et à modifier à plusieurs reprises son itinéraire. Le nombre des combattants salafistes dans la région de Taoudeni, au Mali, est estimé à quelques dizaines. Mais ces derniers sont très mobiles. Leur présence est signalée tantôt sur les rives du Niger, tantôt au pied du Tibesti.
En devenant Al-Qaïda au Maghreb, le GSPC n’a pas changé de stratégie, mais il se trouve aujourd’hui très embarrassé par les velléités de reddition de Ben Mokhtar. Désireux de bénéficier des dispositions prévues dans le cadre de la Réconciliation nationale, l’« émir » du Sahel a en effet chargé des membres de sa famille de négocier avec les autorités l’extinction des poursuites judiciaires à son encontre, ainsi que la délivrance d’un passeport pour lui permettre de s’établir au Mali, où il a épousé la fille d’un notable du Nord. Mais le gouvernement refuse tout marchandage. « Pour qu’il puisse bénéficier de l’extinction des poursuites, il doit au préalable se rendre. Rien n’est négociable avant cela », assure un avocat proche du dossier.
Les salafistes se manifestent de moins en moins au Sahel. Il est vrai que le renforcement de la présence militaire américaine, notamment dans le Nord malien les militaires locaux bénéficient d’une formation aux techniques antisubversives, est dissuasif. En outre, l’Initiative Pan-Sahel lancée, en 2003, par le Pentagone s’est traduite par la multiplication des manuvres militaires dans la région. Baptisées Fintlock 2007, les dernières en date, avec la participation d’une dizaine de pays maghrébins et subsahariens, se sont achevées le 6 septembre. Enfin, le déclenchement de plusieurs rébellions touarègues au Mali et au Niger fait indiscutablement de l’ombre aux salafistes.
Il n’en demeure pas moins que ces derniers continuent de contrôler un vaste territoire par lequel transitent trafics d’armes, de drogue et de cigarettes. La « zone 9 » d’Al-Qaïda est le principal pourvoyeur des maquis de Kabylie en armes et en munitions. Elle abrite plusieurs camps d’entraînement pour apprentis kamikazes.

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