Les musiciens congolais de A à Z

Une fascinante galerie de portraits, qui permet aussi de comprendre comment s’est forgée une expression musicale d’une grande originalité.

Publié le 18 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Les ouvrages sur la musique congolaise sont rares. Plus rares encore, les biographies de musiciens. Pendant très longtemps, le livre de référence sur la question aura été Essai de commentaire sur la musique congolaise moderne, publié en 1970, à Kinshasa, par Michel Lonoh. À cette uvre de pionnier viendra s’ajouter une autre, plus élaborée, intitulée 50 ans de musique du Congo-Zaïre, et publiée par l’écrivain brazzavillois Sylvain Bemba chez Présence africaine, en 1984. Le succès rencontré par cet ouvrage est tel qu’il est aujourd’hui épuisé. Depuis, plus rien.
C’est certainement pour combler ce vide que Jean-Pierre François Nimy Nzonga a conçu ce dictionnaire. Né à Kinshasa en 1946, l’auteur a fait de la musique en dilettante à l’époque où il était étudiant en Belgique, dans les années 1960. Avec d’autres Belgicains – surnom donné aux étudiants congolais dans leur ancienne métropole -, il a été l’un des fondateurs d’un groupe dont ses compatriotes se souviennent encore : le Yéyé National. Il a donc connu et fréquenté beaucoup de musiciens qui enchantent, depuis les années 1950, les mélomanes de son pays et du reste du continent.
L’ouvrage commence par un texte introductif qui retrace les différentes évolutions qu’a connues la musique congolaise, depuis l’époque coloniale, où la mode était à l’imitation des rythmes étrangers, jusqu’à ce que les musiciens trouvent leur âme. Les portraits, ensuite, sont classés par ordre alphabétique.
Le lecteur apprend ainsi un tas de choses sur la vie de ses idoles, mais également sur ceux dont la carrière n’a jamais réellement décollé, ou encore sur celle d’illustres inconnus. Tous ont, chacun à sa manière, contribué au rayonnement de cette musique. On découvre ainsi que la terre congolaise aura été un creuset où s’est forgée, au fil des temps, une expression musicale originale. Ceux qui y ont participé ne sont pas uniquement congolais : il y a des Angolais, des Congolais de Brazzaville, des Centrafricains, des Rhodésiens, entre autres nationalités, installés à Kinshasa par choix personnel ou à cause des vicissitudes de l’Histoire.
Cela dit, on peut regretter que les textes de présentation soient inégaux : (trop) longs pour les grands noms, courts pour les autres. Le choix de l’iconographie et son emplacement ne sont pas toujours des plus heureux. Les puristes déploreront sans doute un certain relâchement du style et de nombreuses coquilles, résultat, peut-être, d’une évidente précipitation dans la finalisation de l’ouvrage. Et puis, quand un artiste est décédé, on ne l’apprend qu’à la fin du portrait, alors que cette indication devrait venir au début. Mais ces imperfections n’enlèvent rien à l’intérêt de ce dictionnaire. Chacun y trouvera son compte.

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