Les cotonculteurs scrutent le ciel

Publié le 18 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Les populations de l’ouest du Burkina attendaient sa venue de pied ferme. Les 14 et 15 septembre, Tertius Zongo, le nouveau Premier ministre, a poursuivi entre Banfora et Bobo-Dioulasso, l’une des principales régions cotonnières du pays, sa tournée d’évaluation de la situation économique. Une visite qui intervient alors que la filière coton n’est pas au mieux.
Le Burkina pourrait perdre, au profit de l’Égypte, sa place de premier producteur du continent, conquise en 2005. Selon les prévisions les plus pessimistes, la récolte 2007-2008 pourrait être comprise entre 400 000 t et 500 000 t de coton graine, contre 650 000 t en 2006-2007 et plus de 700 000 t en 2005-2006. C’est d’autant plus dommageable que les cours mondiaux sont remontés à près de 70 cents la livre, alors qu’ils ne dépassaient pas 55 cents il y a quelques mois.
À l’origine de cette soudaine déprime : la sensible réduction des surfaces cultivées et les caprices du climat. « Les superficies plantées ont été réduites d’environ 20 % et les semis ont eu lieu beaucoup plus tard que l’an dernier », indique l’Agence française de développement (AFD), à Ouagadougou. Un phénomène qui, selon son directeur, est la résultante de deux facteurs : la baisse du prix d’achat garanti aux cotonculteurs et la hausse du coût des intrants, les cours des matières premières entrant dans leur composition ayant flambé. Le premier est passé, en un an, de 165 F CFA à 145 F CFA, tandis que le second augmentait de 30 %.
Conséquence : certains paysans n’ont pas jugé rentable de replanter. D’autres ont longtemps hésité. Il faut dire que, l’an dernier, la récolte a été de 15 % à 20 % inférieure aux prévisions en raison de l’insuffisance des précipitations.
« Aujourd’hui, le manque de maturation des plants est tel que, si les pluies s’arrêtaient brutalement, la baisse de la production serait dramatique », poursuit le directeur de l’AFD. Heureusement, le problème n’est pas d’actualité. Depuis plusieurs jours, le Burkina est, au contraire, victime de graves inondations – non moins destructrices. À deux mois du début de la récolte, les 2,5 millions de Burkinabè qui vivent de l’or blanc – sur une population avoisinant 14 millions d’habitants – scrutent le ciel sans savoir vraiment à quel saint se vouer.

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