Ecobank : que veut faire Renaissance ?

Publié le 18 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Que se passe-t-il à Ecobank, depuis que Renaissance, une banque d’investissement qui a fait fortune dans les pays d’Europe de l’Est et qui opère en Afrique depuis un an, est devenue son plus important actionnaire ? Il semble qu’en janvier 2007, les relations aient été difficiles. À l’Assemblée générale d’Ecobank, lors du vote d’une décision obligeant tout actionnaire détenant au moins 25 % des parts à faire une offre sur la totalité du capital, les représentants de Renaissance ont quitté la salle et « ils ont été escortés par la sécurité », raconte un banquier d’affaires. Depuis, les milieux financiers s’interrogent sur les réelles intentions de Renaissance, tandis que les directions des deux groupes affichent la volonté d’aplanir les désaccords.

Pas plus d’un quart du capital. D’aucuns prétendent que Renaissance détiendrait plus d’un quart du capital d’Ecobank. Jusqu’à 40 %, peut-être Une information que Neil Harvey, joint par Jeune Afrique, dément catégoriquement : « Nous détenons 24,99 % », explique le président Afrique de Renaissance. « Pas 25 %. 24,99 % ! » martèle-t-il. Il affirme « soutenir pleinement le management » d’Ecobank et ajoute : « Nous n’avons pas besoin d’un siège au conseil d’administration, car notre investissement dans Ecobank est un investissement passif. » Comme l’explique un consultant, « avoir un siège au conseil d’administration impliquerait des obligations en termes d’achat ou de cession d’actions, car un administrateur a accès à des informations confidentielles. Il n’est pas certain que Renaissance le veuille. » Le groupe n’aurait, en somme, aucune volonté de se lancer dans la banque de détail en prenant le contrôle d’Ecobank. Ailleurs dans le monde, il est surtout connu pour ses activités de gestion de fonds, de banque d’affaires et d’investissement.

la suite après cette publicité

Diversifier l’actionnariat. Du côté d’Ecobank, on s’interroge toutefois sur le réel niveau de participation de Renaissance. « Les régulateurs boursiers du Nigeria, du Ghana et de la Côte d’Ivoire enquêtent », assure Samuel Ayim, chargé des relations avec les actionnaires. Fidèle à sa philosophie d’être soutenue par un actionnariat varié et sans nationalité dominante, la banque panafricaine est entrée sur ces trois Bourses pour attirer des partenaires capables d’accompagner son développement. Elle veut donc connaître les réelles intentions de ce groupe financier au portefeuille diversifié et éclaté, devenu un actionnaire incontournable. Si l’on en croit sa direction, Renaissance n’a pas vocation à rester de manière indéfinie dans le capital d’Ecobank. Une question, alors, s’impose : à qui vendra-t-il ses parts ? À la fin août, les fameux 24,99 % du capital valaient près de 500 millions de dollars. Excepté des banques nigérianes affichant une volonté régionale, ou des banques internationales, rares sont les groupes financiers qui pourraient débourser une telle somme.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires