Des capitaux émiratis en RD Congo

L’un des plus grands investisseurs du Golfe mise un demi-milliard de dollars dans la construction d’immeubles à Kinshasa.

Publié le 18 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Le président Joseph Kabila a fait de la reconstruction de la RD Congo l’un des cinq chantiers majeurs de son mandat. Le 19 juillet dernier, l’occasion a été donnée au gouvernement d’entrer dans le vif du sujet : un accord d’un montant de 500 millions de dollars a été signé avec le groupe immobilier des Émirats arabes unis, Rakeen. Ce projet concerne la construction de quatre immeubles avec appartements et d’un centre commercial près de la gare centrale, à Kinshasa. Un hôtel de luxe doit également être construit à La Gombe, le quartier des affaires proche du centre-ville de Kinshasa. La première pierre pourrait être posée dès 2008. Rakeen s’est également engagé à présenter des projets pour les autres villes du pays.
« Notre projet est en bonne voie et nous sommes en contact avec des établissements bancaires et des institutions internationales, Banque mondiale en tête », affirme Marc-Henri Veyrassat, directeur adjoint de Rakeen. Cette compagnie privée en provenance de l’Émirat de Ras al Khaïmah (RAK) a les reins solides, avec un capital de 1 milliard de dollars et des actionnaires comme le gouvernement de l’Émirat, RAK Airways, RAK Properties et RAK Oil. C’est elle qui a lancé le gigantesque projet de « l’île cité » d’Al Murjan Islands, mais elle a aussi l’habitude des terrains difficiles. « Nous faisons nos meilleures performances en Iran, pays à haut risque, où nous avons développé un projet de 1 milliard de dollars », explique Veyrassat.
Cette annonce préfigure le renouveau pour la RD Congo. Kinshasa, mégalopole de six millions d’habitants, connaît un déficit en matière d’infrastructures immobilières. Pour le moment, la capitale ne dispose que de deux hôtels de luxe (Grand Hôtel et Memling). Quant aux immeubles d’habitation, la plupart d’entre eux sont dans un état de délabrement avancé. « Ce projet est un ballon d’oxygène, surtout dans la perspective de l’organisation du Sommet de la Francophonie en 2010 », s’enthousiasme Laurent Simon Ikenge Lisambola, ministre de l’Urbanisme et de l’Habitat. Ce contrat pourrait également donner envie à d’autres promoteurs.

Réhabiliter la capitale
Depuis mars dernier, confie le ministre, de nombreux investisseurs ont pris des contacts avec lui. Des Sud-Africains voudraient construire 2 000 logements dans chaque province. Une firme américaine avec des capitaux congolais, Pioneer, a prévu de démarrer la construction de logements dans la « nouvelle ville », aux abords de la capitale congolaise.
Ce projet a pour objectif de décongestionner la tentaculaire Kinshasa en installant de nouveaux quartiers d’habitation du côté de l’aéroport de N’Djili. Le gouvernement a prévu de s’attaquer ensuite à la restauration des autres principales villes du pays. Pour attirer les capitaux étrangers, les autorités annoncent une politique immobilière incitative. En mai dernier, à l’issue d’un Conseil des ministres, un décret a été promulgué rendant possibles des exonérations fiscales sur les engins et matériaux importés. « Le Congo est un immense marché, très prometteur », assure Laurent Simon Ikenge Lisambola. Les Émirats ont déjà entendu le message.

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