Bilan africain décevant

Publié le 18 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

Après celle de Doha, en mars, et celle de Pékin, en juillet, la troisième conférence régionale de l’Unesco sur l’alphabétisation s’est tenue à Bamako du 10 au 12 septembre, avec la participation de vingt-quatre ministres africains de l’Éducation. Elle a d’abord été l’occasion de faire le point sur les résultats obtenus par le continent en ce domaine. Inutile de se voiler la face : ils sont décevants, d’autant que, de l’aveu même des experts, les méthodes d’évaluation classiques surestiment souvent les taux d’alphabétisme réels. Selon les derniers chiffres de l’Unesco, plus de 150 millions d’adultes subsahariens, dont deux tiers de femmes, ne savent ni lire ni écrire, soit un taux d’alphabétisme inférieur à 60 %, l’un des plus bas du monde.
Fait notable, si les situations varient considérablement d’un pays à l’autre, le taux d’alphabétisme des adultes est souvent inférieur à 40 %, en particulier dans les pays sahéliens : 39,3 % au Sénégal, 25,5 % au Tchad, 19 % au Mali, 14,4 % au Niger, 12,8 % au Burkina Plus grave, 38 millions d’enfants ne sont pas scolarisés du tout, soit la moitié des enfants non scolarisés du monde. Et si neuf enfants sur dix entrent à l’école primaire, ils ne sont que six à atteindre la fin du cycle.
Pour tenter d’améliorer la situation, l’Unesco et son bureau régional pour l’éducation en Afrique (Breda), dont le siège est à Dakar, se sont attelés à la conception de nouvelles approches afin de renforcer l’action des gouvernements. L’accent a d’abord été mis sur la nécessité d’une alphabétisation multilingue (en première langue et en langues nationales), ainsi que sur l’harmonisation de cette dernière avec les politiques publiques dans d’autres domaines : santé, agriculture, microéconomie, etc.
Les experts ont beaucoup insisté sur la complémentarité des éducations formelle et informelle. Seul 1 %, en moyenne, des budgets nationaux étant alloués à l’alphabétisation, ils souhaitent que ce taux soit porté à 3 %, seuil minimal, selon eux, pour espérer redynamiser le processus. Reste à savoir si les gesticulations de certains ministres déclarant urbi et orbi que le temps des belles paroles est révolu seront suivies d’effets.

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