Irak : la classe moyenne fuit

Publié le 17 juillet 2006 Lecture : 1 minute.

En Irak, les meurtres de commerçants, de fonctionnaires, d’enseignants sont quotidiens. Selon le New York Times, 182 professeurs d’université ont été tués depuis 2003. Cela entraîne une fuite massive des familles issues de ces classes moyennes. Un million d’Irakiens seraient exilés en Jordanie, et les villes syriennes font face à un afflux croissant de réfugiés.
Ce n’est pas la première fois que le pays voit sa classe moyenne décimée. Le premier choc a eu lieu en 1950-1951 avec l’émigration des juifs consécutive à la formation de l’État hébreu et à la première guerre israélo-arabe. La communauté juive, qui comptait quelque 120 000 personnes rien qu’à Bagdad, jouait un rôle important dans l’administration, l’éducation, le commerce, la justice, la médecine, les médias

La classe moyenne connut ensuite des moments très difficiles dans les années 1970-1980 lorsque Saddam Hussein expropria de très nombreux chiites, dont beaucoup de gros commerçants, au prétexte qu’ils étaient iraniens. Leurs biens passèrent entre les mains des dignitaires du régime et de sa clientèle.
Mais la menace ne vient pas seulement de la violence. La libéralisation de l’économie a ouvert la voie aux grandes sociétés étrangères, ruinant quantité de petits entrepreneurs locaux. Un signe qui ne trompe pas : au cours des dix derniers mois, l’État a délivré 1,85 million de passeports. Près de 6,5 % de la population (28,8 millions d’habitants en 2005) est donc en mesure de quitter le pays par les voies légales.

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