La Chine va lancer un fonds d’investissement multilatéral dédié à l’Afrique

La Chine va lancer un fonds d’investissement multilatéral dédié à l’Afrique, en partenariat avec la Banque africaine de développement. Baptisé « Africa growing together fund », ce véhicule d’investissement sera doté de 2 milliards de dollars. Nouveauté : les projets financés seront ouverts à la concurrence et ne seront plus réservés aux seules entreprises chinoises.

Li Keqiang est le Premier ministre de la République populaire de Chine depuis le 15 mars 2013. © Jason Lee/Reuters

Li Keqiang est le Premier ministre de la République populaire de Chine depuis le 15 mars 2013. © Jason Lee/Reuters

THAIS-BROUCK_2024 PhotodeprofilJoelAssoko3 (2)

Publié le 21 mai 2014 Lecture : 2 minutes.

La Chine et la Banque africaine de développement (BAD) vont signer ce jeudi 22 mai un protocole d’accord pour la création du premier fonds d’investissement multilatéral de la Chine en Afrique. Baptisé « Africa growing together fund », ce véhicule d’investissement sera doté de deux milliards de dollars. Et, nouveauté majeure, les projets financés à travers ce fonds ne seront plus réservés aux seules entreprises chinoises. Celles-ci devront désormais participer à des appels d’offres ouverts à la concurrence.

Recalibrage

la suite après cette publicité

Cette initiative apparaît comme un signe supplémentaire de la volonté de Pékin de recalibrer ses relations avec l’Afrique, dans la lignée des récentes déclarations du nouveau Premier ministre chinois. En effet, en amont de sa tournée africaine organisée du 4 au 11 mai dernier, Li Keqiang avait insisté sur la détermination du gouvernement chinois à trouver des réponses aux tensions ayant parfois émaillé les relations sino-africaines, tout en rappelant qu’il ne s’agissait que de « cas isolés dans une relation basée sur l’égalité et sur le bénéfice mutuel ».

La création de ce nouveau fonds indique aussi, en filigrane, la confiance de Pékin quant aux capacités des entreprises chinoises à tenir face à la concurrence des groupes internationaux. S’il est clair que ces dernières continueront de bénéficier du soutien de l’État chinois et qu’elle sont en mesure de proposer des coûts – de main d’oeuvre notamment – inférieurs à ceux de ses concurrents, la participation à ces appels d’offres internationaux sera également l’occasion de gagner en maturité. Et peut-être même de prouver qu’elles l’ont déjà atteinte.

Lire aussi :

Dossier Chine-Afrique : entre mythes et réalités

La Chine va (encore) bien, donc tout va bien !

Les chinoiseries pétrolières de N’Djamena

la suite après cette publicité

Qui veut la manne de Pékin ?

Valeur ajoutée

la suite après cette publicité

Il est important néanmoins, malgré l’annonce de ce projet multilatéral, de noter que les engagements bilatéraux chinois avec l’Afrique demeurent largement dominants.

Durant sa tournée africaine, Li Keqiang a ainsi annoncé l’augmentation par Pékin des lignes de crédits bilatérales à destination des pays africains à hauteur de 10 milliards de dollars, soit un total de 30 milliards de dollars pour la période 2013-2015.

Enfin, en pleine expansion depuis une décennie, le commerce sino-africain a atteint 200 milliards de dollars l’an dernier, contre 10 milliards en 2000, d’après les douanes chinoises.

L'éco du jour.

Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.

Image

Contenus partenaires