Chérif Rahmani

Ministre algérien de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement

Publié le 17 juillet 2006 Lecture : 2 minutes.

Docteur d’État en aménagement du territoire et ancien professeur à l’université de Poitiers (France) et à l’ENA d’Alger, Chérif Rahmani (61 ans) a occupé depuis quinze ans plusieurs postes ministériels. Natif de la région de Djelfa, cet amoureux du Sahara préside la fondation Déserts du monde et a été nommé ambassadeur des Nations unies à l’occasion de l’Année internationale pour les déserts et la désertification.

Jeune Afrique : En Algérie, 2 millions d’hectares sont gagnés chaque année par le désert
Chérif Rahmani : Rupture des équilibres écologiques et humains, la désertification provoque l’émigration des populations vers les régions du Nord. Ces réfugiés environnementaux posent un grave problème aux pays de départ, de transit et d’accueil. Dès les années 1970, nous avons édifié le fameux barrage vert. Aujourd’hui, notre plan repose sur deux axes : la protection des terres et la valorisation des installations existantes. Nous avons identifié un certain nombre de plants compatibles avec les climats arides. Ils vont être introduits dans les zones affectées par la désertification. Parallèlement, nous développons des activités agro-industrielles pour fixer les populations, et nous nous efforçons de pérenniser et de moderniser les techniques traditionnelles d’irrigation et de mise en valeur des terres.

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La ville nouvelle qui, dans quelques années, verra le jour dans la région des hauts plateaux sera, dites-vous, un modèle écologique
Les ressources en eau se raréfient et les surfaces agricoles rétrécissent dangereusement au Nord. Il devient impératif de desserrer la pression. Le gouvernement a mis en chantier dix-sept projets majeurs pour assurer le développement de la région des hauts plateaux. La ville de Boughezoul est au cur de cette politique. Située à 270 km au sud d’Alger, elle sera desservie par la rocade de la grande autoroute est-ouest et par la voie ferrée nord-sud. D’une superficie de 4 650 ha, elle devrait permettre de ramener vers les hauts plateaux quelque 3 millions de personnes installées dans les zones côtières. Le programme prévoit également la construction de 350 000 logements, d’équipements éducatifs, hospitaliers, culturels, sportifs et administratifs ainsi que des infrastructures commerciales, touristiques et industrielles. Il y aura des espaces publics, un aéroport international de 500 ha, un lac, des espaces verts

Et le littoral ?
L’établissement du cadastre du littoral algérien est achevé. Pour la première fois, nous avons identifié les zones et les ressources menacées, établi un plan d’occupation et d’urbanisation des sols et dressé l’inventaire de toute une série de nuisances (rejet des eaux usées, rejets atmosphériques, etc.). Le Fonds français de l’environnement mondial (FFEM) nous a accordé une aide de 3 millions d’euros, dont 1 million destiné au projet de réaménagement du site protégé des îles Habibas, au nord-ouest d’Oran. Ce programme permettra d’établir un plan de contrôle, de surveillance et de protection des zones fragiles.

Comment enrayer la prolifération des décharges publiques ?
Par la réalisation de soixante-dix centres d’enfouissement des ordures ménagères et industrielles. Nous avons doté les villes et les communes de schémas directeurs pour la collecte et le transport des déchets. Des lieux vont êtres aménagés pour les trier, les recycler et les valoriser. Les déchets ultimes seront enfouis dans d’immenses excavations couvertes pour éviter les déperditions et les infiltrations vers les ressources naturelles. Nous avons lancé une opération d’éradication des décharges sauvages, dont celle d’Oued Smar, à Alger, qui, à terme, sera transformée en un jardin public.

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