Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 18 mai 2004 Lecture : 4 minutes.

Cela s’est passé entre Rwandais
Dans votre dossier sur le Rwanda (J.A.I. n° 2256), vous jetez l’anathème sur la France pour avoir vendu des armes au pouvoir hutu, entraîné ses soldats ou encore pour être restée passive lors du génocide. Bref, vous l’accusez d’avoir été complice des génocidaires.
Mais, en avril 1994, ce sont des Rwandais qui ont massacré d’autres Rwandais à la machette et non avec des armes vendues par la France. Ces crimes étaient planifiés et instruits de longue date. Chaque Rwandais doit prendre ses responsabilités et non chercher un bouc émissaire en la France. Par ailleurs, si la liste des fournisseurs d’armes qui entraînent des soldats sur des territoires étrangers devait être élaborée, elle serait longue. Et si la France est restée passive lors du génocide, la question est aussi de savoir où étaient les autres pays du monde et quelles furent leurs activités.
Prosper Kikumba,
Paris, France

Israël : des civils militarisés
Dans l’un de ses éditoriaux, B.B.Y. conseillait aux Palestiniens d’épargner les civils israéliens. Soit, mais rappelons que chaque colonie juive est protégée par l’armée régulière, que les colons eux-mêmes sont armés et n’hésitent pas à tirer sur tout ce qui bouge, et que presque tous les Israéliens sont considérés comme des militaires de réserve, s’ils ne sont pas en train d’effectuer leur service militaire obligatoire de trois ans. Cela change la donne, car il ne s’agit pas de simples civils mais de civils militarisés, entraînés à tuer, dans un pays où le sang palestinien n’a aucune valeur.
Warda Stiti
Sbiba, Tunisie

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Un peu d’afro-optimisme ne fait pas de mal
Je trouve dommage que la majorité des articles que vous écrivez sur l’Afrique subsaharienne ne fasse allusion qu’aux guerres, aux conflits et à ce qui va mal. J’ai beau être un afro-pessimiste, je pense qu’il y a aussi une actualité positive dans certains pays et qu’il faut la faire connaître. Comment, sinon, pensez-vous encourager les investisseurs et le retour au pays des élites africaines ?
Merci en tout cas de votre travail qui, pour la diaspora que nous formons, est vital.
Stephan Moyou
Amiens, France

Réponse : Nous avons l’habitude de dire que les journaux ne sont pas faits pour parler des trains qui arrivent à l’heure. Il n’empêche. Si notre priorité est de rapporter et commenter l’actualité politique qui, malheureusement, est rarement gaie, nous n’insistons pas assez sur ce qui se fait de positif sur le continent, notamment dans la société civile. D.M.

Un mur peut en cacher un autre
« À bas le mur ! » criait Washington contre le mur de Berlin. « Vive le mur ! » crie aujourd’hui Washington pour soutenir Ariel Sharon. « Vive le mur ! » crie Washington depuis cinquante ans pour interdire la réunification de la Corée. « Vive le mur ! » crie Washington en se barricadant pour empêcher des Mexicains pauvres de venir récupérer un tout petit peu de ce que les multinationales américaines leur ont pris. La morale de cette histoire ? « Les grandes puissances n’ont pas de principes. Seulement des intérêts », disait Henry Kissinger.
Michel Collon,
Belgique

Médias bâillonnés à Conakry
Le J.A.I. n° 2260, qui publie la courageuse démission de François Lonsény Fall de son poste de Premier ministre, a été interdit de distribution par le président Lansana Conté. Chapeau, donc, à J.A.I. pour son combat pour la liberté d’expression dans certains pays, dont la Guinée, où les journalistes sont en danger face aux diktats du pouvoir ! Jusqu’à quand les Guinéens subiront-ils le régime de Conté ?
Kaba Karou
Bruxelles, Belgique

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À quand l’unité arabe ?
La tenue du sommet de la Ligue arabe à Tunis les 22 et 23 mai prouve, quoi qu’en dise la presse arabe, la pertinence de la décision du président Ben Ali de reporter la rencontre (voir J.A.I. n° 2256 ). La Tunisie – qui, rappelons-le, n’a de leçon à recevoir de personne en matière d’engagement pour la cause palestinienne – appréhendait l’organisation de ce sommet parce qu’elle était profondément consciente des attentes des populations arabes. Elle a préféré éviter une nouvelle déception à l’opinion publique arabe : cela aurait pu être dangereux étant donné le contexte international et régional qui prévalait à l’époque.
Espérons que les dirigeants arabes sauront, cette fois-ci, être à la hauteur des aspirations de leurs peuples, non pas pour introduire des réformes révolutionnaires mais tout simplement pour s’engager sincèrement dans la voie de la construction d’un espace arabe commun !
Mohamed Ali Mankai
Hammamet, Tunisie

Blocages tchadiens
Au Tchad, faute d’entreprises privées, l’État est le principal employeur. Or l’accès à la fonction publique reste réservé aux personnes privilégiées ayant un membre de leur famille influent pour plaider leur cause. Pendant ce temps, les citoyens issus des milieux défavorisés poireautent à la recherche d’un emploi. Cette situation incite les jeunes à émigrer et décourage les candidats au retour. Si la société tchadienne souhaite connaître un réel essor, elle doit se défaire de ses mentalités moyenâgeuses qui retardent l’épanouissement socio-économique du pays.
Makaila Nguebla,
Etudiante tchadienne,
Gammarth, Tunisie

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Fière d’être guinéenne
Depuis la démission de l’ancien ministre Jean-Claude Diallo, j’attendais désespérément le jour où la Guinée retrouverait des femmes et hommes politiques dignes de ce nom, qui ne se préoccupent pas uniquement de leurs propres intérêts, mais qui ont le courage de dire non à la gabegie du régime de Lansana Conté. François Fall est un exemple pour tous. Aujourd’hui, je suis fière d’être guinéenne.
Hadja Kaba,
Vitry-sur-seine, France

L’aide qui fait mal
Je me demande pourquoi les puissances occidentales, les organisations internationales et non gouvernementales continuent d’octroyer des aides aux dictateurs, en Afrique en particulier. Les populations ne voient souvent pas l’ombre de ces aides qui, soumises à aucun contrôle, permettent avant tout à ces régimes de perdurer.
Moulaye Ismail Didi
Libreville, Gabon

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