Un islam nouveau à l’Élysée

Publié le 17 mai 2004 Lecture : 2 minutes.

Le vendredi 14 mai, le président de la République française, Jacques Chirac, a tenu à honorer doublement l’écrivain algérien Malek Chebel, auteur du Dictionnaire amoureux de l’Islam, paru en mars dernier aux éditions Plon : en l’élevant au rang de chevalier de l’ordre national du Mérite au titre de son contingent et en lui remettant lui-même cette distinction au palais de l’Élysée lors d’une cérémonie haute en couleurs. Celle-ci s’est déroulée en présence d’une pléiade de responsables politiques, de créateurs, de journalistes et de parents.
Dans cette assemblée très éclectique, on pouvait noter la présence de Mmes Tokia Saïfi, ministre de l’Écologie et du Développement durable, et Valérie Terranova, conseillère auprès du président de la République, ainsi que celle de l’ambassadeur d’Algérie en France Mohamed Ghoualmi, de la romancière et éditrice Régine Deforges, de la chanteuse franco-marocaine Sapho, du poète Adonis, du directeur du Nouvel Observateur Jean Daniel, d’André Bercoff (France Soir), Michèle Fitoussi (Elle) et Xavier Lambrechts (TV5), du dessinateur Wiaz, de l’éditeur Xavier de Bartillat et de l’auteur de ces lignes, parmi de nombreux autres amis.

Dans la déclaration qu’il a faite à l’issue de la manifestation, Malek Chebel a surpris son auditoire en annonçant que cette médaille représentait pour lui, à titre symbolique, la première pierre de la Fondation pour un islam des Lumières (FIL, dont le nom est tiré du titre de son livre, paru lui aussi au mois de mars, Manifeste pour un Islam des Lumières, 27 propositions pour réformer l’Islam), dont le lancement a ainsi été rendu public.
Selon l’anthropologue algérien, l’idée d’une Fondation pour un islam des Lumières est née de l’urgence qui consiste à parler autrement de l’islam, à dire le « bon islam » et à défendre l’image positive d’une religion passablement malmenée depuis le 11 septembre 2001 pour lui rendre justice. Les concepts ambitieux qui sont à l’origine de cette nouvelle association – modernité, citoyenneté, démocratie, fraternité, respect, tolérance et travail – n’en inciteront pas moins ses animateurs à asseoir son action sur des initiatives concrètes.

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La Fondation pour un islam des Lumières, qui termine actuellement le tour de table des associations partenaires, des sponsors et des parrains, va en effet se doter très vite de deux outils opérationnels importants : une Bibliothèque philosophique, dont la tâche première sera de revitaliser l’héritage d’Averroès, et un Centre d’études et de réflexion sur l’islam contemporain (Ceric), orienté plus particulièrement vers le diagnostic et l’expertise de l’islam tel qu’il est vécu aujourd’hui.
À terme, un site Web sera lancé, et peut-être une revue, parmi de nombreux autres projets actuellement à l’étude.

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