Quand le pétrole aiguise les appétits

Publié le 18 mai 2004 Lecture : 2 minutes.

Même si le brut coule depuis juillet 2003, l’inauguration officielle de l’oléoduc qui relie le champ pétrolier de Doba au port de Kribi est prévue – côté camerounais – pour la fin du mois de mai. Alors que les gisements tchadiens sont exploités depuis moins d’un an, les opérateurs lorgnent déjà vers les régions périphériques. Ainsi, le consortium américano- malaisien – composé des compagnies ExxonMobil, Chevron et Petronas – a signé, le 10 mai, avec le gouvernement tchadien, une nouvelle convention de recherches et d’exploitation des hydrocarbures. Selon cet accord, le consortium a pour obligation de forer cinq puits d’exploration sur une période de cinq ans, a expliqué le ministre tchadien du Pétrole, Youssouf Abbassalah. Conclue après vingt-deux mois de négociations, cette convention, d’une durée de trente ans, concerne les bassins de Doba, Salamat et du lac Tchad (sud). Elle concède à l’État tchadien un certain nombre d’avantages, notamment l’augmentation des redevances sur les importations, qui passent de 0,2 % à 1,5 %.
Devenu pays producteur, le Tchad est désormais en position de force pour négocier de meilleures conditions de prospection et d’exploitation de ses ressources minérales, constatent les experts. La mise en valeur des champs de Doba devrait rapporter à N’Djamena des revenus de l’ordre de 2 milliards de dollars au cours des vingt-cinq prochaines années, à un rythme d’extraction actuel de 225 000 barils par jour (b/j). La conclusion de cet accord est donc l’une des premières retombées indirectes du projet opéré par ExxonMobil. Et la manne pétrolière tchadienne ainsi que l’oléoduc long d’un millier de kilomètres qui relie le site de production au littoral Atlantique pourraient bien inciter d’autres majors à s’intéresser de plus près à cette zone. Une zone qui va bien au-delà du sud du Tchad : que ce soit dans l’est de la Centrafrique, au sud du Niger ou dans le nord du Cameroun, l’oléoduc Doba-Kribi nourrit désormais des rêves d’or noir jusqu’ici jugés peu réalistes. Mais si une compagnie venait à prouver l’existence de réserves économiquement rentables à proximité de Doba, leur exploitation potentielle serait facilitée par la présence du nouveau pipeline.

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