Miser sur la valeur ajoutée

L’extraction du phosphate est tombée à 1 million de tonnes par an : les autorités veulent impérativement relancer la filière.

Publié le 18 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

« Notre ambition est d’augmenter la production pour la stabiliser autour de 3,5 millions de tonnes et de construire une usine d’acide phosphorique », annonce Kodjo Senyo Agbokou, le directeur de la communication de l’entreprise publique togolaise, International Fertilizers Group (IFG). Le chemin est encore long. Malgré la qualité reconnue du phosphate, extrait à ciel ouvert dans les mines d’Hahotoé et de Kpogamé, la production annuelle a connu un fort recul depuis le début des années 2000 pour plafonner autour de 1 million de t (1 115 t en 2004). L’usine de traitement de Kpémé, à 50 km du port de Lomé, dispose d’une capacité de 3,5 millions de t. Le Togo est le cinquième producteur mondial avec des réserves évaluées à 260 millions de t pour le minerai de première qualité et à plus de 1 milliard de t pour le phosphate carbonate. Très riche en matière fertilisante, le phosphate togolais est utilisé dans la fabrication d’engrais. Malheureusement, l’appareil de production vieillissant n’a pas été en mesure de répondre à la demande. « Faute de financements que nous n’avons pas pu obtenir auprès de nos partenaires ou des banques internationales, nos équipements n’ont pas été entretenus et modernisés. Nous le regrettons. Malgré ces difficultés, nous avons maintenu nos effectifs à 2 600 personnes », se félicite Agbokou. « Certes, la question du financement constitue une partie du problème. Mais il ne faut pas éluder les dysfonctionnements et les erreurs de gestion interne », souligne un observateur.
Pour tenter de relever la tête et de valoriser cette filière qui représente 10 % du PIB et 40 % des recettes à l’exportation, l’entreprise publique souhaite se lancer dans la transformation du minerai pour fabriquer de l’acide phosphorique, à plus haute valeur ajoutée. « Ce projet annoncé pour 2006 semble à ce jour un peu ambitieux. Il faut d’abord restructurer l’existant », estime un proche du dossier. « Le montant des investissements n’est pas encore déterminé, mais nous travaillons sur ce dossier afin de financer la restructuration et le renouvellement de l’entreprise », déclare le directeur de la communication. Quant au Premier ministre, Edem Kodjo, qui déplore « ce point noir dans la perspective d’un redressement économique du pays », il envisage « plusieurs hypothèses pour moderniser l’appareil de production et remettre les IFG sur les rails. Seul, un emprunt ne suffira pas », conclut-il.

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