La semaine (du 8 au 14 avril)

Publié le 18 avril 2006 Lecture : 5 minutes.

Guinée équatoriale
Obiang Nguema à Washington
La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice a reçu, le 12 avril, à Washington, le président équatoguinéen Teodoro Obiang Nguema. Leurs entretiens ont porté sur les relations bilatérales entre les deux pays et sur les programmes sociaux auxquels participe l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid). La veille, l’Usaid avait signé avec Malabo la création d’un Fonds de développement social.

Côte d’Ivoire
Kieffer, deux ans déjà !
Le ministre français des Affaires étrangères, Philippe Douste-Blazy, a reçu, le 11 avril, des membres de la famille de Guy-André Kieffer pour « faire le point » sur l’enquête concernant la disparition du journaliste franco-canadien, le 16 avril 2004, à Abidjan. Kieffer, qui enquêtait sur la filière cacao en Côte d’Ivoire, n’a jamais été retrouvé depuis. Deux personnes sont actuellement poursuivies dans cette affaire : Michel Legré, le beau-frère de Simone Gbagbo, la femme du président ivoirien, et Jean-Tony Oulaï, qui prétend appartenir aux services spéciaux du pays.

la suite après cette publicité

Pakistan
Karachi en sang
Le sud du Pakistan a connu de nombreuses manifestations après le plus grave attentat survenu, le 11 avril, dans le pays durant ces vingt dernières années. À Karachi, l’explosion d’une bombe a tué 57 personnes, dont le président du Sunni Tehreek, un parti sunnite modéré. Une dizaine d’autres responsables politiques sunnites sont également décédés dans l’attentat. L’armée et la police ont été placées en état d’alerte en prévision des funérailles auxquelles 20 000 personnes devaient participer le 14 avril.

Médias
TV5 change de patron
Depuis le 11 avril, François Bonnemain remplace Jean-Jacques Aillagon à la tête de TV5. En attendant de se porter candidat, au mois de juin, à la présidence de la chaîne publique francophone internationale pour les cinq prochaines années, il va devoir achever le mandat de l’ancien ministre de la Culture et de la Communication, démissionnaire. Estimant qu’il n’avait pas les moyens de remplir sa mission, ce dernier a préféré prendre la direction de la Fondation d’art contemporain de l’industriel François Pinault, à Venise. Bonnemain, journaliste de profession, par ailleurs proche du président Jacques Chirac, était jusqu’à présent conseiller à la présidence d’Angel Productions (groupe Lagardère).

Maghreb
Islamistes libérés
Neuf cents prisonniers de la Jamaa Islamiya, un groupe islamiste égyptien, viennent d’être libérés, a annoncé le ministère égyptien de l’Intérieur, le 11 avril. Najeh Ibrahim, l’un des leaders historiques de l’organisation, fait partie des activistes remis en liberté. Responsable de l’assassinat du président Anouar el-Sadate en 1981, la Jamaa Islamiya a renoncé à la violence politique depuis 1998. Le même jour au Maroc, le roi Mohammed VI graciait une trentaine de militants de la Salafia Jihadia, l’équivalent local de la Jamaa Islamiya. Tous purgeaient une peine de prison pour leur implication dans les attentats de Casablanca, perpétrés le 16 mai 2003.

Liberté de la presse
2005, mauvais cru
L’année 2005 a été la plus meurtrière pour les journalistes depuis dix ans, selon le rapport annuel de l’association Reporters sans frontières (RSF) publié à l’occasion de la 16e journée internationale de la liberté de la presse qui aura lieu le 3 mai. L’année dernière, 63 d’entre eux ont été tués dans l’exercice de leur métier. La zone la plus meurtrière de la planète pour les médias reste l’Irak. Depuis le début du conflit en 2003, 87 journalistes y ont perdu la vie. En Afrique, RSF a, par ailleurs, ajouté le Premier ministre éthiopien Mélès Zenawi sur la liste des « prédateurs de la presse ».

la suite après cette publicité

Grande-Bretagne
Un militaire au trou
Le lieutenant britannique Malcom Kendall-Smith a été condamné, le 13 avril, à huit mois de prison par une cour martiale de son pays pour refus de servir en Irak. Médecin dans l’armée de l’air, Kendall-Smith n’avait pas obtempéré à l’ordre l’envoyant à Bassorah, en 2005, parce qu’il estimait que la guerre que la Grande-Bretagne et les États-Unis y mènent était « impérialiste » et illégale. Âgé de 37 ans, décoré pour son comportement au cours de diverses missions en Afghanistan, au Koweït et au Qatar, il se dit « attristé » par un tel verdict.

RD Congo
1 400 Casques bleus au Katanga
La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monuc) prévoit de déployer 1 400 Casques bleus au Katanga, une région du sud-est du pays dont elle est totalement absente actuellement. Les soldats onusiens seront chargés de sécuriser la zone pendant les élections présidentielle et législatives qui pourraient avoir lieu au mois de juillet. Depuis novembre 2005, 120 000 personnes environ ont fui le nord et le centre du Katanga, où se déroulent des combats opposant des miliciens tribaux aux Forces armées de RDC (FARDC). Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dénonce les violences qu’y subissent les populations.

la suite après cette publicité

Sénégal
Les déclarations de Dansokho
Le leader du Parti de l’indépendance et du travail (PIT), Amath Dansokho, a été convoqué pour comparaître le 18 avril devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Il est poursuivi pour « diffusion de fausses nouvelles », après avoir déclaré que 440 milliards de F CFA (670 millions d’euros) de fonds publics avaient été transférés à l’étranger. Le 10 avril, la Division des investigations criminelles (DIC) a voulu l’entendre, mais il a refusé de répondre à la convocation.

Ben Barka
Du nouveau en France
Dès après l’enlèvement à Paris, le 29 octobre 1965, du leader de la gauche marocaine Mehdi Ben Barka, le général de Gaulle avait décrété que la France n’y était mêlée qu’à un « niveau vulgaire et subalterne ». Ce dogme vient de prendre un sacré coup grâce à Lucien Aimé-Blanc, un ancien patron de la police judiciaire. Dans L’Indic et le Commissaire (éd. Plon), il reproduit des comptes rendus d’écoutes téléphoniques ordonnées par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Roger Frey, dont L’Express du 13 avril publie des extraits. On découvre que les Français n’avaient pas seulement donné un coup de main aux services marocains. Plus qu’une complicité, il s’agit d’une participation active, parallèle, autonome. Pour qui travaillaient Lopez, Boucheseiche et autres Figon ? Une analyse rigoureuse des documents révélés par Lucien Aimé-Blanc permettrait d’y répondre. On imagine difficilement que le juge Patrick Ramaël, en charge du dossier, ne s’y attelle point. D’autant qu’en balayant devant sa porte, la France serait mieux à même d’exiger du Maroc sa part de vérité.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires