La France fait un pas de plus vers la fin du franc CFA

Le conseil des ministres français a adopté le 20 mai un projet de loi qui modifie son accord monétaire avec les huit pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), faisant suite à la réforme surprise du franc CFA annoncée en décembre.

Le président français Emmanuel Macron (d) et le président de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, à l’aéroport d’Abidjan, le 20 décembre 2019. © AP/Sipa

Le président français Emmanuel Macron (d) et le président de Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, à l’aéroport d’Abidjan, le 20 décembre 2019. © AP/Sipa

ESTELLE-MAUSSION_2024

Publié le 20 mai 2020 Lecture : 1 minute.

C’est un pas de plus vers la fin du franc CFA. À l’issue du conseil des ministres de ce 20 mai, la France a adopté le projet de loi qui valide la réforme de l’accord monétaire qui lie Paris aux huit pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa).

Conformément à l’annonce surprise du 21 décembre à Abidjan, le texte prévoit la fin de la centralisation des réserves de change des États d’Afrique de l’Ouest auprès du Trésor français. Autrement dit, la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France, obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du franc CFA.

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Le document prévoit également le retrait de la France des instances de gouvernance dans lesquelles elle était présente, notamment au sein de la BCEAO.

Un « simple garant financier »

« La place de la France se transforme donc pour devenir celle d’un simple garant financier, peut-on lire dans le compte rendu du conseil des ministres. Ce nouveau positionnement permet d’accompagner l’Uemoa dans sa volonté de s’inscrire dans le projet de monnaie unique à l’échelle de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) », indique encore le document.

Dans le cadre de cette réforme, Alassane Ouattara avait annoncé, en compagnie d’Emmanuel Macron, que les pays de l’UEMOA avaient également décidé de changer le nom de leur monnaie, le très contesté franc CFA, qui devrait désormais s’appeler l’Eco, un point qui cristallise les tensions entre les pays africains.

Début février, le Nigeria a ainsi demandé un report du lancement de l’Eco, arguant que les critères de convergence établis dans la feuille de route des pays membres de la Cedeao et nécessaires à la mise en place de la future monnaie, n’étaient pas encore remplis.

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