Centrafrique : l’ami européen

Publié le 18 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

« C’est par une interprétation très favorable de la situation socio-économique de la Centrafrique que la Commission européenne a repris totalement son aide », nous a déclaré, le 8 avril, Jean-Claude Esmieu, ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Centrafrique (RCA). Ce n’est pas – comme tout le monde peut le croire – en raison de la réussite des élections générales de 2005. « Cette réussite est un élément tout à fait normal dans un pays démocratique », précise Jean-Claude Esmieu. Pour le moment, elle lui permet de mettre les bouchées doubles en accélérant la relance de l’exécution du programme d’aide de l’UE, conçu en 2001 et aussitôt après gelé à cause des remous politiques qui ont secoué le pays jusqu’au coup d’État du général François Bozizé, le 15 mars 2003. Bruxelles a attendu le retour à la paix civile avant de reprendre son programme à partir du 1er juillet 2005. Sur un total de 119 millions d’euros (78 milliards de F CFA), entièrement sous forme de dons, 12,4 millions ont été débloqués à ce jour. Le dernier accord, signé le 6 avril, porte sur une aide budgétaire de 4 millions d’euros (2,6 milliards de F CFA). Plusieurs études et appels d’offres sont en cours de finalisation, selon Jean-Claude Esmieu : des routes mais aussi des petits travaux (gros utilisateurs de main-d’uvre), comme l’assainissement des quartiers populaires de Bangui et l’assistance aux enfants des rues des villes de l’intérieur. Ces projets portent sur un budget de 106,6 millions d’euros. Mais le premier souci de Jean-Claude Esmieu demeure la bonne gouvernance. « La Centrafrique, avec toutes ses richesses (bois, diamant, or), a été, est et sera la cible privilégiée des prédateurs. Ces prédateurs sont là, ils viennent de l’extérieur mais aussi de l’intérieur. Ils corrompent les institutions. La RCA doit agir contre la corruption. Car aucun investisseur sérieux, aucun bailleur de fonds n’acceptera de venir si rien n’est fait pour démontrer une volonté, une énergie pour diminuer ce phénomène », déclarait-il, le 6 août 2005, dans un discours devenu célèbre, prononcé à l’Assemblée nationale devant des députés médusés.

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