Un amiral se rebiffe
Opposé à l’ouverture d’un nouveau front, en Iran, le commandant en chef des forces américaines dans la région risquait le limogeage. Il a préféré démissionner.
Annoncé le 11 mars, une semaine avant le cinquième anniversaire de l’invasion de l’Irak, la démission de l’amiral William Fallon, commandant en chef des forces armées américaines au Moyen-Orient, ne pouvait pas plus mal tomber. Elle intervient quelques jours après la publication par le magazine Esquire d’un article relevant de profondes divergences entre l’amiral Fallon, qui dirige pour le compte du Pentagone deux guerres, celle d’Irak et celle d’Afghanistan, et l’administration Bush. En cause : l’éventualité d’une attaque contre l’Iran. Selon Esquire, l’hostilité de Fallon à l’ouverture d’un nouveau front a conduit le Pentagone à envisager son limogeage. Cette nouvelle a profondément affecté cet amiral aux quarante-deux années de brillants états de service. Le secrétaire à la Défense, Robert Gates, a commenté la démission (« acceptée à contrecur ») en nuançant : « Je ne crois pas qu’il y ait de différences significatives entre ses positions et celles de l’administration. » Une affirmation démentie, quelques heures plus tard, par une déclaration de la Maison Blanche : « Nous n’envisageons aucune action militaire contre Téhéran. Toutefois, le président George W. Bush n’écarte aucune possibilité. »
L’annonce du départ de William Fallon (il devrait être remplacé, le 31 mars, par le général Martin Dempsey, son adjoint chargé des opérations militaires au Moyen-Orient) intervient un mois avant une échéance importante : le témoignage, devant le Congrès, le 8 avril, du général David Petraeus, commandant en chef des forces américaines en Irak, et de Chester Crocker, ambassadeur des États-Unis à Bagdad, chargés d’élaborer un rapport d’étape sur la situation en Irak. L’avis de l’amiral William Fallon n’y figurera pas, ce qui en atténuera la crédibilité.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- L’arrestation du PDG du groupe CHO secoue l’huile d’olive tunisienne
- Les Obiang et l’affaire des sextapes : vers un séisme à la Cemac ?
- La DGSE française dans la tourmente après les accusations du Niger
- Sextapes et argent public : les Obiang pris dans l’ouragan Bello
- Comment Air France compense son absence des États du Sahel