Les Boutef brothers

Publié le 17 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

« Pourquoi tenez-vous à parler de nous ? demande Mustapha Bouteflika. Nous sommes une famille ordinaire. » Il est vrai que l’entourage familial du président n’est réputé ni pour ses frasques ni pour quelque affairisme. Abdelaziz est l’aîné, et il tient à préserver ses quatre frères et ses deux surs de toute pipolisation. De cette fratrie, plus proche de la mosquée que des mondanités, seuls Saïd, Mustapha et Abdenacer ont des fonctions officielles. Les deux premiers travaillent directement avec le président. Quant à Abdenacer, il est aujourd’hui secrétaire général du ministère de la Formation professionnelle, un ministère où il a passé toute sa carrière, après un diplôme de juriste obtenu en 1979.
Saïd est le plus connu. À tort ou à raison, la presse lui prête un rôle déterminant dans la prise de décision. Mustapha est le médecin du président. « Ce n’est pas la première fois qu’un chef de l’État choisit un membre de sa famille pour la gestion de son dossier médical, plaide Mustapha. Chadli avait bien choisi son gendre, le docteur Amine Bourokba. Zeroual a également jeté son dévolu sur un proche. L’avantage pour un président d’avoir un parent comme médecin réside dans la célérité de la prise de décision quand les circonstances médicales l’imposent. »
La famille Bouteflika a cependant failli être éclaboussée par le scandale Khalifa. Abdelghani, avocat au barreau de Paris, avait été recruté en tant que conseil par Abdelmoumen Khalifa. Après le scandale que l’on sait, tous les membres de la famille ont mis la main à la poche pour rembourser l’intégralité de ses honoraires, pourtant perçus légalement, au liquidateur judiciaire de Khalifa Bank. Des deux surs, la plus grande vit à Alger, dans l’appartement familial. À la moindre occasion, toute la fratrie (l’aîné en tête), élargie aux neveux et nièces, s’y réunit autour d’El-Hadja, la mère, bientôt nonagénaire.
Les avantages d’avoir un frère président ? « S’il y en a, les inconvénients sont plus nombreux, assure Mustapha. Une opération chirurgicale dans ma spécialité me rapporterait beaucoup plus qu’un mois de salaire en tant que médecin du président. »

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