Ce qu’en pense le Maghreb

Publié le 17 mars 2008 Lecture : 2 minutes.

Cerner les attentes des décideurs des pays de la rive Sud par rapport au projet d’Union méditerranéenne (UM), telle était l’ambition du débat organisé le 11 mars à Paris par l’Ifri (Institut français des relations internationales). L’idée, lancée en début de mandat par le président Nicolas Sarkozy, a été accueillie favorablement à Tunis, Alger et Rabat. Même si ses contours définitifs, objet d’âpres négociations entre Paris et Berlin, ne sont pas encore connus, il semble acquis que l’UM sera dotée d’un secrétariat permanent et d’une présidence bicéphale, avec deux coprésidents, l’un de la rive Nord et l’autre de la rive Sud. « C’est une bonne chose, estime le banquier tunisien Chékib Nouira, président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, car c’est d’abord le manque de moyens et de structures institutionnelles qui explique l’échec du processus Euromed de Barcelone. » « Aujourd’hui, l’enthousiasme est palpable, a renchéri Hassan Abouyoub, ambassadeur itinérant du Maroc et ancien chef de la mission diplomatique chérifienne à Paris. Mais il peut retomber très rapidement si les réalisations concrètes ne suivent pas. »
Désireux d’aller vite – et plaidant pour leur paroisse -, Marocains et Tunisiens ont appelé à la constitution de noyaux durs réunissant les pays « les plus avancés et les plus motivés » de la rive Sud. Souple par nature, l’UM devrait répondre à leurs attentes, car elle sera « une union de projets pour un projet d’Union », pour reprendre l’astucieuse formule de l’ambassadeur français Alain Le Roy. Mais les grands chantiers (dépollution de la Méditerranée, autoroutes maritimes, interconnexion électrique) ne suffiront pas, à eux seuls, à mobiliser les entreprises des pays de la rive Sud : « Notre tissu économique, a prévenu Chékib Nouira, est constitué presque exclusivement de PME, et les grands projets risquent de lui passer par-dessus la tête et ne profiter qu’aux entreprises du Nord. » L’enjeu, pourtant, est de taille : pour faire face à l’arrivée massive de jeunes sur le marché du travail, le Maghreb doit créer 20 millions d’emplois d’ici à 2030.

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