Tunisie : Vers une alliance entre Kaïs Saied et l’UGTT ?
Noureddine Taboubi, le secrétaire général de la principale centrale syndicale en Tunisie, a surpris tout le monde en s’alignant sur le point de vue du président de la République, Kaïs Saied. Désormais, il appelle, lui aussi, à la tenue d’un référendum. Quelles raisons motivent ce choix ?
« Le gouvernement a échoué ! Non pas à cause de sa composition, mais en raison du système politique en lui-même, qui est aujourd’hui un cadavre en décomposition », martèle en conférence de presse ce 18 mai le Secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi. Une harangue qu’il conclut ainsi: « Aujourd’hui, on se bat pour le pouvoir, alors que chacun a des prérogatives bien définies. Le peuple tunisien a perdu dix ans et la deuxième République n’a pas répondu à ses attentes… La légitimité est la souveraineté du peuple et le peuple doit évaluer sa situation et voir si le système adopté a réussi à mener sa mission ou pas ». Par ces prises de positions, le camarade Taboubi veut rappeler que l’UGTT a son mot à dire en politique : partenaire de la lutte pour l’indépendance, la centrale entend perpétuer son rôle d’instance nationale et peser comme à chaque crise. Chacun a d’ailleurs en mémoire son initiative du Dialogue national, qui a empêché la Tunisie de sombrer dans le chaos d’une crise politique inextricable en 2013.
Un pacte inattendu
Ceux qui pensaient que Noureddine Taboubi s’était fait rare, le temps d’apprécier les dispositions du nouveau gouvernement entré en fonction fin février, se trompaient. Il a commencé par exprimer, de manière attendue lors du traditionnel discours du 1er mai, ses craintes quant aux conséquences sur les travailleurs de la pandémie de coronavirus et de l’arrêt de l’économie tunisienne. Et a prévenu, au passage, l’Exécutif des coups de canif apportés aux accords sur la fonction publique. Avant de créer la surprise en s’alignant su le point de vue du président de la République Kaïs Saied : « Il faudrait organiser un référendum pour évaluer le régime politique. L’objectif est de savoir si c’est une réussite ou un échec, et s’il aide une orientation politique déterminée à occuper les rouages de l’État, sans véritablement tenir compte de l’intérêt du pays », a-t-il asséné le 18 mai 2020.
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