« La plus grande librairie de france »

Publié le 18 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

En 2002, le Salon du livre de Paris s’était ouvert dans une atmosphère riche de polémiques politiciennes. Aux inévitables querelles de la campagne pour l’élection présidentielle en France s’ajoutait la dénonciation par plusieurs écrivains italiens, dont le pays était l’invité d’honneur, de la politique culturelle du Premier ministre Silvio Berlusconi. Changement de ton cette année. Si les menaces de guerre au Moyen-Orient sont dans tous les esprits, la classe politique et intellectuelle française se retrouve avec une rare unanimité dans l’hostilité au projet d’invasion de l’Irak par les États-Unis. Mais, surtout, les organisateurs du Salon ont eu l’heureuse idée d’inviter, non pas un pays, mais une langue. Parlé et écrit par près de 25 millions de personnes à travers le monde (dont 16 millions aux Pays-Bas et 6 millions en Belgique), le néerlandais est complètement ignoré – pour ne pas dire méprisé – des Français. Que dire des écrivains qui s’expriment dans cette langue ? Tout juste connaît-on Hugo Claus parce que l’un de ses romans porte un titre facile à retenir : Le Chagrin des Belges (Julliard).
L’écrivain flamand figurera à juste titre parmi la soixantaine d’auteurs néerlandophones que les amateurs de découvertes littéraires pourront rencontrer à la porte de Versailles. Dans un pavillon de 600 m2 baptisé « Phares du Nord » seront exposés plus de 2 000 ouvrages, traductions ou versions originales.
D’année en année, la « plus grande librairie de France » (50 000 m2) affirme sa vocation internationale. Plus de vingt-cinq pays (et près de trois cents éditeurs) seront ainsi représentés dans l’espace « Cosmopolivres », dont la Grèce, la Russie, Israël, le Québec et la Tunisie. Avec la Belgique et les Pays-Bas, l’Algérie sera toutefois l’une des grandes attractions de la manifestation. Dans le cadre de « Djazaïr 2003 », les éditeurs de ce pays disposeront de quelque 250 m2 pour défendre leur production. Près de quarante auteurs sont attendus.
Reste la littérature africaine, qui, comme les années précédentes, fait figure de parent pauvre. Faute de moyens, les éditeurs subsahariens n’ont pas de stand. Cette année encore, cependant, la « librairie africaine » organisée pour la circonstance offrira un large choix d’ouvrages d’Afrique ou sur l’Afrique.
Le Groupe Jeune Afrique disposera, quant à lui, d’une vitrine exceptionnelle. Situé dans le pôle international, son stand, où seront exposés l’ensemble des produits presse et éditions (L’intelligent, Économia, Afrique Magazine, Jaguar…) de la maison, voisinera notamment avec celui du National Geographic.
Le décor ainsi planté, ne manque plus que le public. Les visiteurs étaient environ 220 000 en 2002. On attend la même fréquentation cette année.

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