Histoire d’une vraie-fausse arrestation

Selon des sources pakistanaises, le chef d’el-Qaïda aurait déjà été pris. Démenti d’Islamabad et de Washington.

Publié le 18 mars 2003 Lecture : 2 minutes.

Depuis l’interpellation, le 1er mars, de Khaled Cheikh Mohamed, numéro trois d’el-Qaïda, la traque d’Oussama Ben Laden a pris une nouvelle tournure. Au cours de cette opération, l’Inter Service Intelligence (ISI, services secrets pakistanais) a mis la main sur un ordinateur dont le disque dur contenait des informations permettant de localiser une dizaine de « planques » situées dans le Balouchistan et dans les zones frontalières entre l’Afghanistan et le Pakistan. Par ailleurs, la saisie du matériel de télécommunications et du carnet d’adresses de Cheikh Mohamed a perturbé les liaisons entre les fuyards et « grillé » leurs contacts. C’est ce qui a poussé les limiers américains et pakistanais à affirmer que la neutralisation de Ben Laden était désormais une question de jours.
Le 4 mars, des sources afghanes affirment que deux rejetons de Ben Laden ont été arrêtés à Khost en compagnie de leur garde du corps irakien. Information démentie par Islamabad. Le 10 mars, alors que le ministre pakistanais de l’Information, Cheikh Rachid Ahmed, donne une conférence de presse autour des circonstances de l’interpellation de Cheikh Mohamed, une radio iranienne, citant Mortadhi Bouya, président d’un parti islamiste pakistanais, affirme que Ben Laden est tombé dans un traquenard tendu par l’ISI. Moins d’une heure après la diffusion de la nouvelle, Fayçal Salah, ministre pakistanais de l’Intérieur, se fend d’un démenti. Plus prudente, l’administration américaine dit ne disposer « d’aucun élément confirmant cette nouvelle ».
Mais la radio iranienne tend à nouveau son micro à Bouya. Ce dernier affirme que le chef d’elQaïda est bien entre les mains des Américains, qui « ont l’intention de rendre publique l’information quelques heures avant leur offensive sur Bagdad, histoire de faire diversion ». Selon une autre source pakistanaise, Ben Laden n’a pas encore été livré aux Américains. Membre du Conseil de sécurité, le Pakistan est opposé à une seconde résolution sur l’Irak, contrariant ainsi les desseins de son allié américain. Le gouvernement de Pervez Musharraf compte se sortir de ce mauvais pas en rejetant la résolution tout en offrant à la Maison Blanche la tête de l’homme le plus recherché de la planète le jour du vote.
Info ou intox, l’arrestation de Ben Laden paraît en tout cas programmée. À très court terme.

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